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La remplacante, le dernier roman porno de Guillaume Perrotte, est à l’honneur cette semaine dans Les lectures érotiques de Charlie. Publié aux éditions Media 1000 (1), dans la sulfureuse collection Les Nouveaux Interdits, dirigée avec talent par Christophe Siébert, La remplacante est le roman le plus porno et le plus hard que j’ai lu de Guillaume Perrotte. Mais rassurez-vous, on garde cette touche de perversité propre à l’auteur.

Guillaume Perrotte a l’art de pousser ses personnages dans leurs retranchements, pour atteindre les mécaniques sombres et profondes du désir, et au passage faire voler en éclat la morale et la bienséance.

C’était déjà le cas dans « Une nuit fanatique » ou dans « Voyeurisme noir« , les deux précédents romans érotiques et décadents de l’auteur, mais dans LA REMPLACANTE cette ambiance et ce mélange de souffre et luxure prend encore plus d’ampleur : Un pur délice de perversité !

Guillaume Perrotte, descente dans les enfers de nos pulsions

Guillaume Perrotte est un auteur sombre. Il aime faire plonger ses personnages, et du coup le lecteur, au plus profond de leurs pulsions. Il triture les parts sombres jusqu’à ce que, de nos plus bas instincts, émergent le désir. Eros et Thanatos, les deux frères maudits, attisent le désir. La souffrance, la volonté de souillure est poussée jusqu’à ce qu’on perde les repères de bien, de mal, et que seul compte la pulsion animale, le désir et le plaisir.

Dans La remplacante, Guillaume Perrotte nous fait plonger dans la plus totale indécence. Ses personnages, d’abord retenus par un semblant de morale, finissent par abandonner toute volonté de maintenir une image d’eux propre et policée. Le désir a pris le dessus, la part animale et bestiale efface d’un coup de reins le vernis propret de la sociabilité.

Podcast érotique de LA REMPLACANTE

Dan perd son épouse Alice dans un tragique accident de voiture. Alice Fey, star de la chanson, dégageait un érotisme puissant sur scène mais dans sa vie conjugale, c’était plutôt douche froide et frustrations pour le pauvre Dan.

Pour finir son deuil et pouvoir continuer sa vie avec la jolie Camille, Dan va passer trois nuits totalement décadentes avec le double de feu son épouse, Alice bis, une performeuse qui bosse dans un cabaret, sosie d’Alice, et qui, pendant ce court laps de temps, va incarner la Alice fantasmée de Dan. Une Alice sexuelle, perverse à souhait, qui va aller au bout des fantasmes de Dan, et même le pousser dans ses retranchements…

Je ne vous en dis pas plus, mais Dan va aller loin, très loin, dans l’exploration de ses fantasmes, pour le plus grand plaisir du lecteur ! Fétichisme des pieds, candaulisme, jeu pervers entre adoration et humiliation, exhibitionnisme et sexe anal extrême, les scènes de cul sont riches, nombreuses et toutes racontent la plongée vertigineuse au coeur des fantasmes, là où l’animalité remplace l’humanité, où seuls importent la baise, le plaisir et la décadence, la transcendance des névroses pour atteindre des sommets de jouissance.

Guillaume Perrotte, quand le roman noir devient franchement porno

Il a ça dans la plume, Guillaume Perrotte, cette ambiance roman noir. Ses personnages ne sont pas beaux, ils sont cabossés, névrosés, totalement imparfaits. Et l’auteur prend un malin plaisir à les pousser dans leurs vicissitudes. En lisant ses romans, on prend plaisir à leurs perversions, on décrypte nos propres vices. Et si, pour une fois, on ne cachait pas nos envies et nos pulsions sous le tapis, car ce n’est pas convenable ?

Des 4 romans que j’ai lu de Guillaume Perrotte, au final, c’est celui où les personnages assument le plus leurs envies et du coup, c’est aussi celui où ils sont le moins tordus.

C’est en se pliant à l’ordre moral, en nous amputant de nos fantasmes et de nos pulsions qu’on devient véritablement monstrueux. Ici, peut-être qu’aux yeux de la morale et de la bonne conduite, les personnages sont atroces. Mais au final, ils ne font de mal à personne, ils se font même plutôt du bien ! La véritable monstruosité, celle qui nous pousse aux pires atrocités, c’est de se déguiser en ce qu’on n’est pas, car nos envies nous font honte. Mais, tapies dans l’ombre, elles continuent d’exister et insufflent non plus du désir mais de la frustration, nous transformant en êtres aigris et destructeurs.

Alors arrêtons de redouter nos pulsions et nos fantasmes. Ils ne sont ni bons, ni mauvais, c’est simplement l’expression de notre désir brut et de notre animalité. Si on osait jouir, plutôt que de castrer à tour de bras ?

LIENS & autres infos

  1. La collection les nouveaux interdits
  2. Acheter La remplacante sur meshistoiresporno
  3. Twitter de l’auteur : https://twitter.com/GPerrotte
  4. Facebook de l’auteur : https://www.facebook.com/guillaume.perrotte.5
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