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Allez, on continue notre plongée dans l’histoire de la sexualité. Après la naissance de la sexologie, aujourd’hui je vous parle d’une drôle de chose, le tribunal de l’impuissance !

Nous sommes au 16ème siècle et on rigole pas avec le mariage ! On s’épousaille à l’église et on jure devant dieu fidélité, toussa toussa. On divorce pas comme on veut.

Sauf qu’à l’époque, les romantiques n’avaient pas encore inventé le concept d’amour comme on le conçoit aujourd’hui. On se mariait pas par amour mais pour la thune ! C’était une transaction comme une autre. Donc, on se retrouvait pas forcément marié à quelqu’un qui nous faisait frétiller d’envie.

Vous allez me dire, y a qu’à aller voir ailleurs, pas la peine de s’emmerder la vie !

Oui, pour les mecs ça marchait bien ce système. L’infidélité masculine passait crème, comme on dit. Pour les nanas, c’était pas aussi simple ! Car si la demoiselle se retrouvait en cloque d’un autre, ça le faisait mais pas du tout !

Comment divorcer alors ?

Ben oui, grande question ! Les mecs pouvaient répudier leur donzelle si elle ne leur pondait pas de marmots. C’est ce qui est arrivé à Joséphine, la première femme de Napoléon Bonaparte.

Et oui, ne point enfanter, c’est pas bien bien vu par l’église ! C’est trahir la volonté de Dieu, vous savez, celui qui dit Croissez et multipliez ! D’ailleurs si là, maintenant, il pouvait corriger le tir, parce qu’on est quand même en légère surpopulation… #JDCJDR

Mais du coup, si ça marche dans un sens, ça marche aussi dans l’autre ! Ca s’appelle le Tribunal de l’impuissance !

Les femmes pouvaient dénoncer leur mari comme impuissant et le traîner devant le tribunal de l’impuissance, une institution reconnue par l’Eglise et le pouvoir en place !

La première annulation de mariage pour cause d’impuissance eut lieu en 1426, mais c’est au 16ème siècle que le tribunal de l’impuissance connu son apogée, avec la mise en place d’un véritable procès.

Les femmes avaient trouvé là le moyen de divorcer d’un mari qui ne les prenaient jamais comme elles l’auraient voulu !

Du coup, du 16ème jusqu’à la fin du 18ème, nombres d’hommes furent traînés devant ces fameux tribunaux de l’impuissance. C’était une véritable humiliation publique, qui en plus coûtait bonbon au mari déclaré impuissant !

Il devait payer des intérêts (céder des terres et de la thune) et n’avait pas le droit de se remarier tant que son ex-femme était en vie ! On rigole pas avec le kiki ! Nomaiho !

Les étapes du tribunal de l’impuissance

Et oui, y avait toute une procédure ! Tout commençait avec la plainte d’une épouse mécontente qui accusait son mari d’être impuissant. Là, la procédure pouvait commencer !

Tout d’abord, le mari devait avouer ! S’il n’avouait pas, démarrait alors une enquête de voisinage. On demandait à la famille, aux amis, aux voisins si le mari souffrait d’impuissance.

Ensuite, il y avait la période d’habitation triennale. On obligeait les époux à vivre 3 ans ensemble, histoire d’être sûrs quoi !

Si au bout de 3 ans de vie commune, la femme se plaignait toujours et qu’il n’y avait pas de marmots à l’horizon, on passait à l’expertise médicale. Les époux étaient interrogés séparément et auscultés. Mais bien souvent, le kiki du monsieur était normal.

Alors, et c’est l’étape la plus hard, venait le Congrès.

Tu n’es pas impuissant ? Prouve-le !

Le Congrès, c’était chaud patate ! Il fallait que le mec saute sa femme devant une assemblée de 5 matrones, 5 médecins et 5 chirurgiens !

Les mots d’ordres étaient : Dresser – Entrer- Mouiller !

En gros, bander, pénétrer et éjaculer ! Sauf que devant une assemblée de 15 péquins, penchés au dessus de toi, qui observent les moindres de tes faits et gestes, ben c’est pas évident évident…

Apparemment, en deux siècles, un seul mec aurait réussi à passer l’épreuve du Congrès ! Tu m’étonnes Elton !

Du coup, quantité de femmes ont saisi l’occasion et ont traîné leur mari devant le fameux tribunal de l’impuissance. Ca a aussi été un formidable moyen pour des familles en litige de régler leurs comptes ou de se débarrasser d’un concurrent gênant.

Les mecs aussi ont tenté le truc, en inventant l’existence d’une membrane spéciale, le velanum, une espèce de barrière biologique qui empêcherait la moindre pénétration. Ben ouais, les meufs aussi elles peuvent être impuissantes ! Bon, ça a pas pris autant que le tribunal de l’impuissance.

1677, la fin du Congrès

En 1677, le Congrès est supprimé grâce au marquis de Langey. En effet, il s’est bien fait bananer par sa femme. Comme il ne voulait pas la sauter, car il en aimait une autre, elle a porté plainte. Il a échoué, évidemment, au moment du passage devant le Congrès. Du coup pour lui ça a été l’humiliation publique, un pacson de fric et surtout, l’interdiction de se remarier !

Après l’annulation du mariage, Langey a vécu en concubinage avec celle qu’il aimait, et a eu … 7 enfants en 7 ans ! Il a pas chômé le camarade !

Comme il avait hyper envie d’épouser sa douce, et qu’il pouvait point, il a fait un scandale en criant à l’erreur judiciaire.

Bon, ben vu qu’il avait quand même fait 6 marmots, c’était difficile de contester. Du coup, il a pu se remarier, et en 1677, un arrêt déclare la fin du Congrès. Plus de copulation publique devant un jury de 15 péquins. Il n’y aura désormais plus que l’expertise médicale.

En 1791, avec la révolution et la constitution, le tribunal d’impuissance disparaît. Il faudra attendre 1804 et l’apparition du Code Civil pour que l’impuissance ne soit plus un motif d’annulation du mariage.

Quant au droit au divorce, en france … On a eu le droit de divorcer pépère à partir de 1884. Bon, Pétain a un peu compliqué les choses en 1941, mais depuis 1945, à la Liberation, on a le droit plein et entier de divorcer.

Maintenant, en 2019, on n’est même plus obligé de passer devant un tribunal !

L’Etat veille sur vous, petits enfants

Quand même, si dès le départ on avait eu le droit de changer d’avis, de se séparer, en gros de prendre la totale responsabilité de sa vie, y aurait pas eu besoin de se coltiner les matrones, médecins et chirurgiens qui nous observent à la loupe.

C’est fou comme « pour notre bien », l’Etat ou l’église se sont permis de faire totalement intrusion dans la vie des citoyens ! Jusque dans leur pieu !

Mais rassurez vous, ce n’est pas fini. Car pour notre bien, pour notre santé, le tabac continue d’augmenter sans jamais être interdit, les clients des prostitué.e.s d’être pénalisés, les vaccins d’être obligatoires…

Mais rappelons nous, c’est pour notre bien que notre père/mère l’Etat veille sur nous … Nous sommes tous de grands enfants, non ?

Notes, sources & liens

  • Raconte moi l’histoire (le site)
  • Sex Story (la BD)
  • infos utiles trouvées sur le blog thérapie et conseil en divorce (le site)
  • Wikipédia
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