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Nous voilà à nouveau sur Paris. Cette fois encore nous partageons ce bref séjour en compagnie d’Emmanuel. Sommes-nous devenus accros au Shibari ? Peut-être pas, mais l’expérience aussi bien personnelle que visuelle est assez captivante je dois l’avouer. Nous ne sommes pas pratiquants de cet art, encore moins du BDSM, ce serait même l’inverse.

Séance de Shibari inversé, Are you ready ?

Pour nous, comme sûrement pour d’autres, Emmanuel accepte de transformer l’attacheur qui est en lui en un magnifique « encordeur ». La nuance ? Emmanuel pratique l’art du Shibari, il n’est pas un maître, un élève consciencieux qui pratique impeccablement. Pour lui c’est aussi bien un acte artistique qu’un acte charnel. Il accepte par respect de nos choix d’oublier cette partie et de se mettre pleinement au service des cordes et de la Nuit qui est maintenant totale. C’est cette humilité et le respect qu’il a pour les Humains qui est notre point de rencontre. Les cordes ? L’outil, l’interface que nous avons trouvé pour nous relier.

Olivier Parent, un « jeune photographe stagiaire » nous accueille en ouvrant ses grands bras. Après quelques passes pour s’harmoniser le décor est planté. A travers une pratique codifiée nous allons être transportés dans une nuit où, je crois, aucun des participants ne sait vraiment ce qu’il y a trouvé.

Charlie dans les cordes, émoi chez moi.

Nous aurions pu faire un récit technique, il aurait été bien fade. Charlie aurait pu essayer de vous faire partager son ressenti et pourtant nous avons choisi d’inverser les rôles. C’est donc moi, spectateur d’une première partie, qui vais essayer de partager, bien au delà des mots, la poésie d’un moment. Et peut-être même, si vous fermez les yeux et pensez à oublier ce qui est dit, viendrez vous vous asseoir à nos côtés.

« Renaud assieds toi dans le fauteuil et tu regardes »

Le ton n’était pas autoritaire, nous nous étions mis d’accord sur une scène finale. Je devais jouer le maître. Plonger dans ce que je ne veux pas être. Je devais jouer le dominant, moi mâle alpha qui a passé sa vie à l’oublier. Charlie est là debout, nue. Emmanuel l’entoure, sans la toucher, il l’enlace de corde. Tire, pousse, noue et dénoue les noeuds sur ses jambes. Une pause, il reprend, s’arrête à nouveau, se recule, tire, pousse, retend les liens qui unissent la femme à elle même. Sa danse reprend.

Nouer, dénouer, se poser, voir et ressentir, dénouer, nouer. Je ferme mes yeux, je ne suis plus vraiment là, je m’éloigne et essaye d’être. La lumière se pose, Olivier danse autour d’eux. Emmanuel danse autour de Charlie, nouer, tirer, pousser, ajuster, encore, frôlement.

Elle reste là, sans bruit, sans un soupir, ici et ailleurs, silence. Clic, clic, déclencheur, appareil photo, le bruit des pas sur le plancher. Les lumières se brouillent de l’autre côté de mes paupières. Un corps passe. Clic, clic, le pas feutré d’Emmanuel glisse autour des cordes, glisse autour d’Elle. Claquement.

« Allonge toi maintenant »

Le corps est sous la potence, bien réfléchir, l’axe doit être parfait. Ajuster, tirer, pousser, parfait ? Non. Le ballet reprend, assis en tailleur, je me redresse et contemple la scène. Ce ne sont plus deux humains devant moi mais un tout qui s’harmonise et se lie lui même. Les serpents de chanvre s’emmêlent, se nouent en noeuds parfaits. Tresses de cordes, jarretières d’une mariée salope. Chaque fibre orne sa peau. Les cordes se serrent et s’enchevêtrent. Glissent, se chevauchent, serpentent et susurrent aux sens spectateurs « tu vois que cela est doux, rejoins nous ».

Le silence est maintenant complet. Les clic, clic ont disparu, les lumières se sont posées et nous drapent dans un monde ailleurs. Seul il noue, tire et pousse. Lui non plus n’est plus là. Il est corde, chanvre et noeud. Je me demande s’il respire encore ? Expiration, il est toujours là. Plus présent que lui même. Il n’y a plus qu’à la dresser.

Chanvre et Souffle, Il se mue doucement, samaritain de l’ombre.

Les cordes finissent leurs oeuvres. La voilà parée. Tout est apaisé. Le silence est maintenant complet. Je pose ma main sur son ventre. Cendre et foudre. Tout est fini et pourtant tout attend une reprise. L’attente. Etre là, juste présent, à l’écoute, les dernières tensions se dissipent dans mes mains, les cordes ont mis le cadre, elle n’attendait qu’un mot, ce fut un geste. Cendre et foudre. Le repos, enfin ? Les yeux fermés, juste communier et se retrouver au delà des liens, au delà des formes et des mots, simplement s’oublier et se retrouver enfin tout entier.

La Paix s’est installée, elle a osé se sacrifier.

Courber la tête, se ligoter en signe d’humilité. Plus une crainte, plus un doute, elle sait que je ne peux que l’effleurer. Plus une crainte plus un doute, elle s’est offerte et sait que je ne veux pas en profiter. Nous y sommes allés dans ce monde merveilleux. Les cordes au lieu de nous entraver nous ont permis de nous retrouver. Offerte elle me voit, elle sait. Les 5 coeurs ne forment plus qu’un. Au delà de ce que nous croyons. Au delà même de ce que nous osons nous exprimer. Un seul Coeur relié par ces fausses entraves.

Les yeux fermés je lui souris,

La Mort sourit toujours aux chevaliers. Rien de morbide, juste le moment où tout se finit. Tous les masques sont tombés, oubliés même. L’instant est gracieux, posé. Il n’y a plus de danger, plus d’homme ni de femme, deux coeurs serrés qui se laissent enfin bercer.
Je lui souris, elle comprend. Le verre à cognac se penche, s’incline, elle ne se débat pas, elle a déjà accepter de succomber. Je lui souris, elle sait exactement ce qui va se passer. Elle attend soumise mais jamais résignée. La coupe s’incline, le liquide se déroule vers l’inéluctable. Je perçois un silence derrière moi. Elle ferme les yeux et ouvre la bouche. Pas d’anxiété, pas de cris, elle sait ce qui doit se passer. Je lui souris, la Mort sourit toujours au Chevalier accompli. Le liquide coule, heurte son corps. Réveil et anesthésie. Cendre et foudre.

C’est la foudre qui te bénit.

Les gouttes ruissellent maintenant sur ton corps, l’inondant de lumière. Ton ventre en est le creuset. La courbe de tes seins accélère la course des gouttelettes, te voilà prête, abandonnée. Ma main effleure ton visage, tu sais qu’il n’y a plus de danger. Tu l’acceptes, la caresse, l’embrasse, j’ouvre ton visage pour laisser tes yeux rayonner. Où que tu sois je serais là pour t’accompagner, te protéger si besoin est.
L’instant est devenu éternité. Je crois que derrière moi le monde recommence à palpiter. Mon corps s’éloigne. Emmanuel avec une infinie délicatesse vient prendre le relais. Attentif jusqu’à la dernière note, il défait ce qu’il a aidé à créer. Délicatesse et fermeté, son geste est net, calme, serein et pourtant plein de douceur. Un lien, un toucher, tu es de retour parmi les Humains. Encore quelques secondes. Tu peux maintenant t’envoler.

Merci aux Humains de cette nuit là et à la Vie qui se poursuit quoi qu’il advienne.

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Cette publication a un commentaire

  1. jean noel

    très belle description de cet art de grande technique, et de cet art de l’abandon.

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