Je suis une salope ! Ne vous plaise ou vous déplaise, c’est le mot qu’il convient d’utiliser. Je suis une salope donc, alors ça paraît simple à dire, et pourtant, j’ai bien galéré à simplement oser m’avouer ce qui n’est pas un jugement de valeur mais un constat, un fait, lié à une norme, la vôtre, la mienne, celle que les papes, nos parents et nous-mêmes avons mis en place. Pour exprimer ce simple constat il m’a fallu y voir clair entre trois « maux », MORALE – IMMORALE et AMORALE. Un chemin qui commence il y a 10 ans.
De la jeune femme faussement libérée à la camgirl/actrice porn qui ose dire ET SE DIRE que oui, elle adore le cul, y a eu du chemin. La morale est longue à déloger, elle s’incruste dans tous les pores et on trouve mille et une ruses pour quand même se raccrocher à une moralité. Un petit retour sur mon parcours, depuis la morale petite bourgeoise à mon amoralité (presque) actuelle qui porte en elle l’esprit originel du punk, car elle n’appartient à rien ni personne et ne se définit qu’en l’incarnant au quotidien.
Table des matières
Morale, immorale et amoralité : Je suis une salope et j’aime ça
Le chemin qu’emprunte ma vie est un chemin qui a du coeur, pour moi, c’est la voie de la liberté. Pas la liberté de chier sur la tête des autres, même si ça m’est arrivé, pas la liberté non plus de faire ce que je veux, quand je veux parce que tel est mon bon plaisir. Ça c’est la voie des libertariens comme Elon le Musc. Non, c’est plus simple et en même temps plus complexe. C’est la voie de la liberté d’être au monde, d’appartenir à un tout à l’intérieur et un tout à l’extérieur et d’arriver à harmoniser tout ça.
Oui je sais, c’est un peu barré mais c’est pas grave, quand vous serez plus grands vous comprendrez… Ouais, je suis très suffisante. Toujours est-il que sur ce chemin, un des plus beaux cadeaux qu’on puisse se faire est celui de se détacher d’une morale inculquée depuis notre naissance pour oser simplement vivre avec plaisir ce qui se présente à nous, libre justement de tout dogme, de toute peur de mal faire, de toute velléité d’être « comme il faut ».
Depuis la morale de la jeune femme qui rêvait d’amour fusion et abhorrait l’infidélité à l’amoralité et un peu plus de liberté mentale, physique et émotionnelle, j’ai pris mon temps, j’ai hésité, je me suis menti mais j’ai toujours réussi à faire un pas de plus vers cette amoralité si précieuse, quitte à prendre quelques détours par des morales immorales.
Tristesse des révoltes adolescentes, notre immoralité n’est au fond que la morale des perdants, l’autre face de la pièce. Mais que ce soit en vivant l’immoralité d’être camgirl, l’immoralité d’être actrice X ou même celle de la libertine, elles ont été chaque fois un pas nécessaire pour m’éloigner de la morale des autres, celle « des braves gens qui n’aiment pas que » et pour me rapprocher par petites touches de l’amoralité.
Car l’amoralité, c’est le pas de côté, c’est faire fi de tout jugement, de tout dogme, et agir selon son coeur en suivant ce que la vie nous propose, tout simplement. C’est être libre, en soi, de la pression sociale, du regard des autres et des dogmes normaux.
Désir d’amour fusionnel et plaisirs de la débauche
Quand je suis arrivée dans le monde du divertissement pour adultes, je pensais que j’étais une fille plutôt libérée sur le cul. Je ne vais pas revenir sur cette partie, j’ai déjà fait un article là dessus. Mais, en gros, je me suis mangé toutes mes contradictions.
Pendant près de 10 ans, j’ai débusqué, traqué, tous les recoins où ma morale se cachait, et putain, le constat est terrible : j’étais pétrie de morale !
On dirait pas, hein ? Quand on me voit, comme ça, on se dit que c’est hyper easy pour moi, que je suis et que j’ai toujours été une meuf super libérée, libre dans son corps et dans sa tête. Même moi, je me racontais cette histoire. Mais j’étais loin d’être libérée de quoi que ce soit.
J’étais même méga moralisatrice, pudibonde, mais le tout déguisé sous des airs de fausse ouverture et de baba coolisme petit bourgeois où interdire c’est mal mais ça t’as pas le droit parce que c’est encore plus mal. Pour vous dire, jeune femme je cherchais un idéal de couple fusionnel où on s’aime pour la vie toute entière, où tromper c’est trahir et où on se jure fidélité à la vie à la mort.
Heureusement ou malheureusement pour moi, j’alternais entre mon désir de fusion et le constat, souvent très rapide, que la fusion, les gouzi-gouzi, c’est chiant, limitant et surtout très piégeux. La « fidélité », les relations « idylliques » et exclusives, c’est surtout un super moyen pour se fuir, éviter d’affronter et reporter sur l’autre nos non choix et tous les trucs qu’on a du mal à assumer. Donc la fidélité, l’amour à la « petite maison dans la prairie », j’en suis revenue.
Par contre j’ai toujours la fidélité de coeur. J’avais juste pas compris qu’on peut être fidèle et multiple, fidèle et pourtant adorer baiser, avec plein de mecs dont « son » mec. Ça a été un gros chantier, revoir la définition du mot fidélité et la morale qui l’enchaînait aux organes génitaux plutôt qu’au coeur et à l’esprit.
Ma révolution virtuelle, devenir camgirl
Devenir camgirl, ça a été la révolution dans ma vie et dans ma tête ! Quand même, à une époque, je culpabilisais de faire des rêves érotiques avec quelqu’un d’autre que mon mec et j’étais terrifiée à l’idée qu’il le découvre. Je pars de là ! Alors m’exhiber devant de parfaits inconnus en train de me baiser et aimer ça, vous imaginez le big bang dans ma p’tite tête !
Bon, cela dit, j’avais beau être super morale, j’ai quand même toujours été rapidement infidèle. Y avait comme une dichotomie entre mes aspirations morales et romantiques, et mes pulsions. C’est pas forcément cool parce que ça génère énormément de culpabilité, et perso, la culpabilité, ça me fait pas du bien. Je ne crois pas que ça fasse du bien à qui que ce soit, mais bon, après, sait-on jamais…
Chez moi, ça nourrit un jugement bien pourri sur moi, ça entretient une tendance de base à me détester. Et c’est un cercle vicieux. Je me juge / déteste – je me rigidifie et je coupe l’accès à la sensualité et au plaisir, à la Vie – la pulsion de Vie me pousse à baiser pour libérer l’accès – je me juge / déteste, etc, etc…
J’en étais donc là dans ma vie et bim, voilà que je deviens camgirl et que je commence à faire des show webcam. Pourquoi ? Pour gagner des sous. Bon y a d’autres manières, me direz-vous. Mais je crois que les choses n’arrivent pas par hasard, et quelque chose en moi a choisi pour moi ce que je devais faire pour évoluer.
Révolution cognitive ! Non seulement j’ai aucun mal à m’exhiber devant de parfaits inconnus, à me caresser devant eux, à incarner leurs fantasmes et à jouir devant eux. Non seulement c’est facile, mais en plus j’adore ça !
J’adore ça, déjà car j’y prends un réel plaisir physique, oui j’aime vraiment baiser fort, souvent et longtemps, mais je prends aussi un plaisir fou à incarner le fantasme de ces inconnus, à être une petite catin qui aime le sexe sale, le sexe qui colle, où y a de la bave, du foutre, de la transpiration.
Ca me fait me sentir libre. Libre de toutes les injonctions morales et les interdits que j’avais totalement intégré comme étant ma propre voix.
Enfin quand je fais un livecam j’ai une super excuse pour ne plus me contraindre et ne plus m’interdire d’être ce que je suis : une salope ! Ca vous fait mal aux yeux ce mot ? Et pourtant … Donc quand j’enfile mon costume de camgirl, j’ai un super alibi : LE TRAVAIL ! C’est mon job, j’y peux rien, c’est pas ma faute !
Comme de par hasard, j’ai construit mon personnage de camgirl sur ce que j’étais au fond de moi et que je n’osais pas m’avouer ou assumer : une femme libre et une vraie salope qui aime le cul, le stupre et la luxure.
Du coup mon activité de camgirl m’autorisait, 4 heures par jour, à laisser exister cette part de moi que je muselais. En show je laisse enfin circuler l’énergie de Vie, la pulsion en moi, sans entraves. A chaque connexion, chaque livecam privé, j’avais une bouffée de liberté et l’occasion d’accéder à des instants de vie sans contraintes et sans les limites morales que, comme vous, j’avais apprises.
Les labyrinthes de la morale immorale
Alors c’était bon ? J’étais camgirl, je faisais ma pupute devant des inconnus, du coup j’étais libre ? Ahaha non, loin de là ! On ne brise pas si vite la prison dans laquelle on s’enferme depuis qu’on est gamin. En plus, c’est une prison façonnée par notre éducation, notre conditionnement. Du coup vouloir en sortir, c’est aussi trahir tout ce que nous ont appris papa et maman, c’est être ce qu’on est, vivre ce qu’il y a à vivre, et non pas être ce qui fait plaisir à papa, maman et tata Hortense. Faut dire adieu aux rêves de môman, ne plus rassurer pôpa et déplaire à oncle Gustave.
Alors comment faire pour être quand même prisonnière de la morale, tout en faisant un métier à l’opposé de la morale ? Comment être à la fois morale et pute ? Facile ! Il suffit de se calquer sur la morale de la caste qu’on rejoint !
Du coup j’ai testé plusieurs morales, en apparence libres mais tout aussi sclérosantes. Car, c’est magique, mais la morale, qu’elle soit morale ou immorale, c’est toujours limitant, c’est toujours faire en fonction de règles établies par une autorité extérieure.
PRECISION : à chaque fois, c’est ma vision et l’image que j’ai de la morale des camgirls, des actrices x et des libertines que je vais vous livrer. Certain.e.s s’y retrouveront, d’autres pas du tout et il yen aura même qui vont utiliser le déni et le « oui mais non ». En gros c’est pas du tout LA vérité, mais les mensonges auxquels je me suis raccrochée afin de faire coexister mon héritage moraliste, la préservation de l’image de moi, et mes pulsions, ce que la Vie en moi me pousse à vivre.
La morale de la camgirl
J’ai d’abord testé la morale de la camgirl qui assume à moitié. Du coup, en cam, j’étais une pure salope, mais dans ma vie privée, j’avais opté pour le col claudine et du sexe pas trop olé olé, car il ne faudrait pas que mon cher et tendre me prenne pour une salope, je ne suis pas une fille facile, nomaiho ! Bon, ça lui a rapidement pété les couilles, à mon cher et tendre.
Comme il m’a dit un jour, « putain c’est quand même abusé, en cam tu es une pure salope, mais avec moi tu te transforme en sainte nitouche chiante et tatillonne. Tu es devenue ennuyeuse au pieux depuis que tu fais de la cam. J’ai que les côtés les plus pourris, la solidarité de la merde, c’est pas obligatoire, miss ! »
C’était pas faux et même carrément juste et justifié. C’était quand même d’une, super hypocrite, de deux, super pas cohérent. Du coup, j’ai opté pour la morale de la camgirl pro. A savoir, nier en partie le plaisir pris. Me cacher derrière le fait que bon, oui, c’est sympa, m’enfin la cam c’est surtout pour gagner ma vie, hein, pas plus. En gros mon dialogue intérieur pour me convaincre moi-même c’était :
« Je suis professionnelle moi, je donne l’illusion du plaisir, mais c’est juste un personnage, je ne suis absolument pas celle que vous croyez. Et puis c’est moi qui vous plie à mon plaisir, c’est pas moi qui m’adapte à vos envies et vos fantasmes, je suis une princesse, et vous me payez pour le simple plaisir de me voir, blablabla … »
Bon, cette partie là j’ai très vite arrêté car je n’y arrivais pas très bien, du coup être une princesse médiocre c’était plus énervant encore que d’être une salope, du coup j’ai stoppé.
Sexe outdoor : 6 endroits pour niquer, ou pas !
Ha l’été, les vacances, les plages de sables, idéal pour la bagatelle, non ? Vous…
En fait, ma morale jugeant extrêmement fort le fait de profiter des gens, ma morale me faisant avoir très peur d’être une arnaqueuse, ce qui dans mon système de valeurs était bien pire qu’être une salope, j’ai jamais réussi le côté princesse à qui on fait des offrandes. Fallait que les mecs en aient pour leur argent. Mais j’ai longtemps gardé cette illusion que ce que je vivais, ce que je ressentais, ce n’était pas vraiment moi, c’était juste professionnel, pas plus. Je me racontais que je jouais la salope, mais qu’en vrai j’étais une fille bien. Une fille qui ne jouissait pas si facilement !
Avouez que c’est quand même stupide de préférer se persuader qu’on ne jouit pas, plutôt que de jouir, tout ça pour garder une image de soi respectable et conforme à la morale ambiante !
Résultat des courses de ce jeu de dupe avec moi-même : j’ai tellement bien donné le change que je me suis coupée de l’essentiel de ce que la cam m’apportait, la liberté d’être juste une salope, la liberté d’être juste vivante, et désirante. En enlevant ça, la cam ça devenait beaucoup moins drôle, même un peu pathétique, car j’enlevais le coeur et le sentiment à ce que je faisais. Je me faisais croire que ce n’était que pro. Avec l’espoir de pouvoir vite changer de métier car bon, quand même, c’est pas vraiment correct comme métier, hein !
Cerise sur le gâteau dans cette arnaque à moi-même : faire de la cam sans y prendre un réel plaisir, ça devient vite ennuyeux. Pire, faire de la cam en niant le plaisir qu’on y prend, ça devient carrément nocif car on ne fait que renforcer la morale ! Du coup malgré moi, j’ai dû abdiquer et admettre l’évidence : oui, j’aime faire des liveshow, m’exhiber et prendre mon pied avec des inconnus en me baisant comme une sauvage avec des trucs énormes! En gros : oui je suis une salope, et une vraie, une pure, une tatouée !
Au passage, chapeau à toutes les filles et les mecs qui font des live juste par intérêt financier, je sais pas comment vous faites ! Franchement bravo, et je blague pas.
La morale de l’actrice X
Du coup quand j’ai vraiment accepté de prendre mon pied en tant que camgirl, j’ai fait un pas de plus dans l’amoralité à travers des expériences immorales : je suis devenue actrice porno. Bonheur des hasards de la vie, je suis tombée sur la seule prod aussi bizarre que moi. Là, dans ce nouveau costume que je connaissais déjà un peu via de nombreuses rencontres et flirt avec le milieu des acteurs et actrices porno, j’ai découvert la morale de l’actrice X
La morale de l’actrice X est assez proche de celle de la camgirl, à cela près qu’il n’y a pas le côté « vous payez pour que je fasse ce que moi j’ai envie ». L’actrice X est un peu moins suffisante que la camgirl, au final. Mais la base commune est la même : c’est juste un taff. Je ne prends pas mon pied, je suis professionnelle.
Il y a un plaisir à être en marge de la société, à avoir une image sulfureuse, à être moralement répréhensible, donc à être immorale. Mais au final c’est la même chose qu’être morale, on base sa vie sur la morale pour faire l’inverse de ce qui est « bien ».
Le hic c’est que dans ce que j’ai expérimenté et eu comme échos du porno, la morale est toujours présente. Le plaisir sexuel en tant qu’actrice X ou acteur ? Oups ! Plus personne ! On en parle pas. Je vous recommande à ce sujet le livre de Céline Tran (lien en bas de page).
Quand on arrive à enclencher la discussion, ça se résume souvent par « le sexe c’est mon métier, donc non, quand je suis en tournage, je ne jouis pas, je ne m’abandonne pas au plaisir, je suis professionnelle ! »
C’est ce qui fait qu’en tournage X ou sur des collab avec des actrices X, je me suis vite sentie anormale car j’aimais vraiment ça. Je n’étais pas une actrice X pro, j’étais une meuf qui baise en prenant vraiment son pied, devant une caméra.
Con-formisme quand tu nous tiens, pour être normale, j’ai fait comme les autres, j’ai été pro. Être actrice X, ok, faire de la double, ok. Par contre je ne dirais pas (hors promotion évidemment) que j’adore ça. Et surtout, je vais même m’empêcher de réellement prendre mon pied, ça serait indécent et déplacé !
Évidemment, ça enlève une part énorme à ce qu’on fait, la part du coeur, mais surtout, encore une fois c’était le moyen pour moi de nier le fait que si je ne me mens pas, je suis une salope qui adore se faire démonter !
Encore une fois, c’est quand même totalement stupide de s’empêcher de vraiment prendre son pied par peur de ce qu’on pourrait penser de moi, surtout venant de filles et de mecs qui ont les mêmes activités immorales que moi !
Car disons le clairement, c’est hyper malsain une salope ! Une meuf qui aime le cul et qui l’assume, une meuf qui fait du X alors qu’elle aime vraiment le cul, c’est pas bien net ! Vaut mieux faire semblant que faire avec du coeur et du plaisir, c’est d’une logique imparable ! Ouais, ok, c’est stupide.
La terreur de me voir, de me montrer, surtout à mes propres yeux, que je suis une salope a failli être la plus forte. A failli, et c’est bien ça le plus important !
La morale de la libertine pseudo polyamoureuse
Une fois la morale de l’actrice porno explosée, il me restait à tester la morale de la libertine. La libertine fait ça uniquement pour le plaisir car dans la morale de la libertine et du libertin, mêler de l’argent au cul, c’est très vilain ! Bon, déjà pour cette partie là c’est un peu mort, j’avais déjà largement fauté !
Comme libertine pure et dure c’était déjà trop tard, oui je suis une salope et en plus une salope vénale, j’aime l’argent. Du coup j’ai déguisé mes envies de cul sous des aspirations romantiques, des désirs de rencontres humaines fortes. Je n’étais pas une salope, juste une polyamoureuse unilatéralement.
Je me suis racontée que oui, certes, j’aime baiser avec plein de mecs, mais il faut qu’il y ait une connexion forte avec eux. L’histoire continuait, d’autres mensonges liés à la morale ont remplacé les précédents. Le décor a changé mais le metteur en scène normalisateur est resté en place :
Je me suis dit que ce que j’aimais surtout, c’est baiser avec un mec devant mon mec, ou avec un mec et mon mec. Mais sans mon mec, pfff, mais pas du tout, c’est trop pas mon genre. Franchement, le cul m’intéresse que parce qu’il est extraordinaire. Mais si un mec me branche alors que je suis seule, pfff, mais jamais de la vie ! Je suis pas celle que vous croyez, nomaiho !
Et ben si. Je suis bien celle que vous croyez ! D’ailleurs, tout le monde s’en fout de qui je suis, la seule personne à qui ça pose un souci moral, c’est moi ! Oui, je suis à la fois fidèle et infidèle, oui j’aime séduire, j’aime me faire prendre, j’aime être remplie et sentir des belles grosses queues qui coulissent en moi. Et alors ? Et cherry on the cake, ou plug dans le cul, si en plus je peux faire une vidéo et gagner de la tune avec, et ben tant mieux !
Certes, par rapport à l’image que je voudrais que papa, maman et tata Hortense aient de moi, c’est pas génial génial. Et encore que. En vrai, qu’est-ce que j’en sais, hein ? Faudra que je leur pose la question pour le repas de noël … Y aura de l’ambiance !
Au delà de la morale, l’amoralité
On arrête de jouer au chat et à la souris qui aime ça ? J’arrête de me mentir ou je continue à vouloir rentrer dans une moralité ou une immoralité bien cadrée ? Que je me raconte que je suis morale, sage et bien comme il faut, ou que je me pipeaute l’histoire de la fille immorale dont le moteur de vie est la recherche de plaisirs interdits, ou la nécessité de baiser toujours plus fort et plus fou, au final, y a rien qui tient !
Aujourd’hui, je me débats encore avec l’habitude de vouloir être quelque chose, mais si j’arrête de laisser faire cette habitude à appartenir à une morale ou à l’autre, un camp ou l’autre, si j’écoute simplement mes envies, mes pulsions, j’en conclus que je ne suis ni morale, ni immorale. Je suis amorale. Sans morale.
Effectivement, baiser avec plein de mecs ne me pose aucun souci, c’est même plutôt l’inverse. Exciter et faire bander des inconnus m’amuse et plus je suis chienne, plus je m’amuse et prends plaisir. Tout à coup je rentre dans un espace où peu importe les protagonistes, ce qui compte c’est le plaisir qui s’exprime, le désir qui grossit sous ma langue ou mes yeux.
Mais le goût de l’interdit, de l’immoral, ne suffit pas, ne me suffit plus. Sans doute parce que j’intègre qu’au final, y a rien de fou à baiser à plusieurs, ni avec d’autres partenaires que son/sa régulière. C’est juste du cul. Une bite, une chatte, un cul. On a vite faite le tour, même à 5 !
Maintenant, ce qui m’amuse follement, ce qui augmente mon excitation et mon plaisir, c’est mettre en scène le sexe. Imaginer des situations, des scénarios. M’amuser encore plus en jouant avec les stéréotypes et les caricatures. J’adore être la livreuse de pizza qui se fait démonter par trois clients qu’elle livre. J’adore être la maîtresse vicieuse qui négocie les notes avec la queue du papa à la main. J’aime mettre en scène le vicieux, l’inattendu.
Baiser pour baiser, ben au final c’est toujours une bite et une chatte. On peut multiplier les bites et les chattes, ça reste des bites et des chattes. Donc le cul en soi n’est pas une finalité, ni un but à atteindre. C’est une occasion de vivre un truc, une occasion d’expérimenter, de se marrer, d’explorer. Pas plus qu’autre chose, pas moins qu’autre chose.
Une vie pour tester, expérimenter, jouer
La recherche de plaisir sexuel n’est pas le moteur de ma vie. Ce n’est pas un but suffisant. Tant que la morale est forte au point d’étrangler la vie, la pulsion et la recherche de plaisir est un but, car c’est ce qui permet d’arrêter de s’empêcher d’être.
Mais une fois qu’on a détendu le filet de la Morale, on peut accéder au plaisir dans chaque chose qu’on fait. Et du coup on peut pousser chaque domaine de nos vies un peu plus loin encore, trouver d’autres moyens de faire, expérimenter, tester. Au final, le but de la Vie, c’est simplement de vivre. Alors vivons, essayons, osons, expérimentons !
Que ce soit la vie verticale (normale) ou horizontale (sexuelle), j’aime tester, expérimenter, jouer et partager ! Et je crois qu’une vie ne suffira pas à satisfaire ce désir et ce plaisir.
D’ailleurs vous avez déjà testé une huître au caramel ? Bon, je vous le dis, c’est pas génial, mais si on teste pas, on est obligé de croire sur parole et croire sur parole, très rapidement ça mène à l’auto enfermement. J’aurais gâché une huître et un peu de sucre mais j’aurais fait ma propre expérience.
Idem, vous avez déjà essayé de vous mettre en scène dans un de vos fantasmes ? Vous vous rêvez pilote de ligne nymphomane ? Pourquoi ne pas jouer à ce jeu ? Des passagers pour votre avion vers le 7ème ciel, c’est assez facile à trouver, après « il ne reste plus » qu’à assumer de s’appeler Bernard et d’être la plus belle des hôtesses de l’air !
L’amoralité permet de jouer et de tout oser
Mais pour pouvoir oser, pour tester, jouer et expérimenter, il faut sortir de la morale. Dans tous les domaines de nos vies. Oser franchir les lignes blanches, traverser en dehors des clous. Sinon, on ne fait que respecter les dogmes et règlements qu’on a reçu.
Du coup, comment oser baiser avec un autre mec si le règlement l’interdit ? Comment oser mélanger huître et caramel ? Comment faire un clafoutis sans four ? Comment être une salope vertueuse ? Une arnaqueuse honnête ? La morale, ou sa consoeur l’immoralité, tue l’imagination car elle la limite aux frontières de ce que les dogmes et règlements ont édicté de faisable, possible, imaginable.
Elle nous enferme dans de petites cases et trace la ligne de ce qui est bien ou mal, respectable ou honteux. Et en gentils élèves, on se met d’un côte ou de l’autre de la ligne, et tout ce qui en nous dépasse, on le musèle, on le nie, on le tait, jusqu’à s’étouffer nous-même.
Ce n’est pas simple de sortir de la morale, d’oser faire un pas de côté. Au début, c’est même carrément inconfortable car regardez bien autour de vous, il y a très peu de modèles qui sont A-MORAUX, en général ils sont soit moral soit immoral, mais amoral, très très rarement. Il y a très peu d’exemples auxquels s’accrocher pour suivre la voie de l’amoralité.
On veut tous être aimé, appartenir à un groupe. L’amoralité n’appartient à rien ni personne.
L’amoralité nous laisse seuls face à nos choix et nos responsabilités, mais il n’y a aucune sanction qui va nous dire si ce qu’on fait est bien ou mal. Car dans le monde de l’amoralité, le bien et le mal n’existe pas. C’est ce qui fait flipper au début. Mais c’est ce qui réjouit et libère. C’est ce qui permet de tout oser, tout essayer.
Oui, je suis une salope qui aime le cul, avec mon mec, avec d’autres mecs, avec des filles aussi, avec plein de mecs. J’aime les grosses queues, j’adore les sentir coulisser en moi. J’aime m’amuser et expérimenter. Je gagne des sous avec mon cul, en y prenant un plaisir fou. Gagner de l’argent en baisant est aussi un plaisir.
Je suis fidèle et volage, obsédée et pieuse, patiente et impatiente, jeune et vieille, arnaqueuse et honnête, vénale et généreuse. Je suis tout. Car tout est possible. Et quand même, je suis une sacrée salope !
Des liens et des références pour les salopes
Pour celles et ceux qui se disent « bon, prochaine étape de Charlie, l’escorting », je ne vais pas dire jamais mais je vais tout simplement vous répondre : J’AI PAS LES OVAIRES POUR LE FAIRE ! Sinon en mode faux cul je peux parler des lois de plus en plus répressives et créant de l’insécurité mais ça serait un peu moins honnête sans pour autant être faux !
- Lire l’excellent livre, que j’ai pas lu mais on m’en a dit du bien, NE DIS PAS QUE TU AIMES CA de Céline Tran
- La pute est-elle forcément une salope ou une victime ? Un article sur l’OBS
- Pourquoi devrait-on toujours n’être qu’une bonne, une vraie, une pure salope ?