Cet article a pour but de partager notre retour d’expérience sur une année à tourner du porno avec des amateurs libertins. Bon, je vous le dis tout de suite Terry Kemako avait raison, « les libertins, c’est chiant pour faire du porno». Je précise aussi que sur la quinzaine d’amateurs acceptant de tourner dans un porno, on a quand même trouvé deux perles tant sur le plan humain que sur le plan baise, mais aussi, c’est le sujet de ce post, sur leurs capacités d’acteurs porno.
Deux sur quinze, le ratio n’est donc pas énorme. Comme quoi acteur porno on peut le faire en « Amateur », par amour, mais ça reste un métier à part entière et pas si facile que ça. On parle « souvent » des actrices X, de leurs conditions de travail, ou de leurs « capacités » particulières, mais en général les acteurs on les oublie.
Un peu comme dans le milieu de la prostitution, d’ailleurs. On parle des femmes, des trans, un poil, mais la prostitution masculine (évaluée à 20/25 % quand même) celle là elle disparaît des radars.
Pourtant, pour un tournage hétéro/ bi l’homme, le « mâââle » s’est quand même un peu super indispensable. Du coup en « silençant » leur travail on finit par croire qu’acteur porno c’est super facile, que c’est pas un métier et que, au final, c’est même pas la peine de les payer (cf post dans vice sur J&M ou french bukakke).
Comme souvent depuis 10 ans d’exploration du divertissement pour adulte je suis, nous sommes, tombés dans ce préjugé et cet article retour d’expérience sur « tourner du porno avec des amateurs», ici des libertins, est un moyen détourné pour rendre hommage aux acteurs porno pro.
C’est aussi un avertissement aux autres novices dans la production de contenu pour adultes et pour tous les mecs qui voudraient se la jouer Rocco : ben, ce n’est pas si facile et va vous falloir apprendre à tenir votre queue, et surtout votre ego en laisse.
Les acteurs porno, c’est comme des animaux de cirque. Ils doivent bander, éjaculer, baiser sur commande et en plus fermer leur gueule – John Biroot.
Table des matières
Tourner du porno avec des amateurs, facile ou pas facile ? Bonne ou mauvaise idée ?
Avant de tourner il faut sélectionner et rencontrer, on a quelques exigences et impératifs. Esthétiques bien sur, on tourne un porno pas un remake de la diagonale du fou (excellent film avec Piccoli), mais aussi psychologique, on ne veut pas rencontrer Einstein ou Mandela mais y a des limites quand même.
Ensuite il y a la technique et la sécurité : préciser explicitement que c’est pour un tournage X et ce que ça implique, préciser pour les frais / rétribution & contrats sans oublier l’impératif capotes + tests obligatoires.
On a choisi de passer essentiellement par le site WYYLDE ou Twitter pour faire le casting. Alors quand tu te connectes aux sites dédiés tu te rends comptes que pour tremper sa nouille et faire un plan Q il y a pas mal de prétendant. Hélas à l’arrivée ben il y en a beaucoup moins. Vraiment beaucoup moins
Avoir envie de faire un tournage et tourner, c’est pas pareil
Le premier écrémage est esthétique, c’est donc du contrôle au faciès, c’est con je sais, mais c’est la réalité. Précision, dans mon cas le faciès n’est pas la couleur de peau ou les origines dont je me fout complètement mais ceux qui, à mon goût, ne le font pas physiquement ou « péniennement ».
Second écrémage le psychique. Là tu enlèves ceux qui s’auto-élimine en étant trop trop con. Les racistes, ceux qui sont homophobes consciemment ou pas, ceux qui veulent « te démonter ton gros cul de pute ». Hélas dans cette partie tu en perds un volume important.
Troisième et dernier écrémage : la sécurité et la technique. Pour nous ça a été le gros point positif de tourner du porno avec des amateurs libertins, c’est que inversement aux productions pro de film X, les amateurs que j’ai rencontrés sont toujours super OK pour l’utilisation de préservatifs. En plus, en général ils ont aussi des tests à jour.
Bon y en a toujours un ou deux qui « oh mince j’ai oublié les capotes » mais quand tu dis no capote = no zob ben curieusement ils en retrouvent vite une ou deux. Du coup tu te dis que ça va être la fiesta et que tu vas trouver plein d’amateurs libertins pour tourner du porno et ben pas du tout !
Ensuite vient le moment de la rencontre, un moment qui devrait être simple et facile puisque on est très clair sur le pourquoi du comment et sur le fait qu’on se rencontre pour tourner une vidéo de Q.
Pourtant il va falloir éliminer tout ceux, et ils sont très nombreux, qui ne viennent pas au rendez-vous parce que « leur femme accouche » ou parce que « ils sont dans un tunnel bloqué dans les bouchons » il ne reste plus grand monde.
Si vous ne me croyez pas, demandez à Mr Sirban & Amante Lili ou à des organisateurs de gang bang comme Mr Z de La Factory et vous hallucinerez sur le manque de couilles de beaucoup de verge.
Donc, après cet écrémage déjà important, il y a la partie vidéo qui va venir finir de calmer l’entrain de beaucoup d’entre eux. Il faut bien préciser que la rencontre est faite pour tourner du porno avec des amateurs parce que vous verrez que très souvent ils ont tendance à zapper cette partie…
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Acteur porno c’est affronter la morale du monde
Ils le comprennent en général un peu trop tard mais pour tourner du porno quand tu es amateur ça implique d’afficher ton identité à la caméra bien sûr, aux réseaux de diffusion et de promotion mais pas seulement.
Déjà la caméra. Non, on ne va pas faire une vidéo X en vous floutant tout le long. C’est moche, c’est chiant à faire, ça demande un ordi plus puissant que le nôtre. Donc, non. Alors souvent pour les timides on propose de tourner avec un masque ou une cagoule, voire même un bonnet péruvien plus des lunettes noires.
Et bien sûr 15 libertins ayant accepté de tourner avec moi il y en a seulement 3 qui ont accepté d’être filmé à visage découvert avec cette superbe phrase de Franky « on fait rien de mal, on a tué personne, pourquoi je me cacherai ? ».
Trois ont accepté soit la cagoule soit le combo bonnet péruvien-lunettes noires. Tous les autres nous ont fait du cinéma pour nous forcer à les flouter ou ont accepté, mais se sont rétractés après ce qui veut dire : scène à mettre à la poubelle… super !
Concernant les réseaux de promotion, comme on a bien conscience que les réseaux (a) sociaux sont le creuset des névroses zumaines ont annonce clairement que les visages ne seront jamais diffusés sur Twitter, insta ou autres et que même sur les plateformes de diffusion on ne publierait que des extraits ou on ne voit pas leur tête. Avouez qu’on est cool et compréhensif quand même.
Arrive la dernière partie qui en bloque beaucoup : l’administratif. Maintenant, et ce n’est pas un mal, toutes les plateformes de diffusion demandent à avoir des papiers d’identité (deux voire trois) et un contrat de cession d’images. Plus, moi à titre pro je fais signer un contrat même si la prestation est gratuite.
Du coup le garçon qui vient juste essayer de tremper son croissant dans ma tasse de thé il capte vite ce qu’implique d’envoyer une photocopie de cartes d’identité, de faire des photos « mickey » anthropométriques et de signer deux papiers de 4 pages chacun.
Ca refroidit les « hardeurs » des moins solides et ça met une distance. Bilan l’amateur qui croit que c’est juste un plan Q de plus et où il va pouvoir limer peinard descend un peu de son nuage rose et de ses « madame et charmante aujourd’hui » ou de la bouteille de mousseux qui te file des brûlures d’estomac.
Sans dec ça faut arrêter les chéri.e. ce perso je trouve ça super ringard (la boisson comme le madame), super con, la plupart des libertins rencontrés ne buvant pas d’alcool et super inutile quand comme c’est le cas avec moi vous venez niquer pour une activité PRO !
Acteur porno c’est pas juste bander et baiser
Après l’étape papiers administratifs, on va pouvoir passer à la partie plaisirs… Enfin, presque. Parce que qui dit vidéo qu’elle soit porno ou pas, dit caméra, dit éclairage, dit scénario, même s’il est minime donc dit attente. La romance a foutu le camp avec le plan Q ! Mais surtout ça dit… SE METTRE AU SERVICE DE LA CAMERA et du réal !
Et ben ça, c’est pas gagné ! En général, mis à part mes deux loustics, les gars, mais les filles aussi je suppose, ont énormément de mal à comprendre que quand tu fais un film ben le patron c’est pas ta queue, c’est pas tes envies, c’est pas ton plaisir, c’est même pas la.e partenaire c’est la caméra ! Tu dois « être au service de » et pas du tout « te servir de » ce qui est quand même l’intention la plus fréquente.
Et encore on n’est pas chiant. Le Barbu n’est pas trop dirigiste, les scénarios sont très sommaires, même si on aime bien avoir des idées très connes comme par exemple la série « pétasse eXpress ».
Mais la ou un acteur pro, même dans une collab ou il n’est pas payé directement, accepte de suivre un scénario et se soucie, a minima, de son placement et des lumières, ben un amateur lui il l’oublie à la première turlutte.
Bilan plein de temps moyennement inexploitable et surtout des fois des moments bien chiant ou l’amateur acteur est tout seul avec lui-même sans s’occuper ni de sa partenaire ni de la réalisation.
Sur ce coup en général on intervient, on recentre le sujet qui n’est pas de prendre son pied mais de faire une « bonne » vidéo.
Dans un tournage on s’en fout de ce que tu aimes
En fait un peu comme dans n’importe quel métier. Les jours ou je suis chez mon patron pâtissier je ne fais pas les gâteaux que j’aime, mon patron non plus d’ailleurs, je-il-nous on fait ce qui doit être produit et qui va se vendre.
Si j’aime tant mieux si je n’aime pas tant mieux aussi, c’est l’occasion pour moi de bosser sur mon ego et mes « je veux ».
Ben dans le tournage d’une vidéo porno, ou pas d’ailleurs, c’est pareil. Si l’acteur et l’actrice prennent leurs pieds ben tant mieux, la scène n’en sera que meilleure, mais si ce n’est pas le cas ben, tout le monde s’en fout du moment qu’ils envoient (oui je ne fais pas du Dorcel mais plutôt du rough) et qu’ils tiennent.
Je vous fais cadeau des mecs qui bandent mou, ça arrive aussi chez les pro, de ceux qui finissent avant d’avoir commencé ou presque et de cette « pétain » de manie de « merdre » de vouloir à tout prix faire gicler la meuf en lui trifouillant le vagin au taquet (Faut arrêter ça les gars, comme le mousseux et les madames obséquieux).
En somme faire un tournage de vidéo porno, ça n’a rien à voir avec un plan Q à la maison avec un mec qui mate en plus. C’est du boulot !
L’exemple type pour moi est le refus quasi systématique de faire des plans avec moi plus un autre ou deux autres mecs.
Attention, c’est parfaitement leur droit de refuser mais quand on les prévient à l’avance et qu’au dernier moment c’est « non moi je fais pas ça parce que je suis pas pédé » ben ça gonfle.
D’une parce que c’est « pétain » d’homophobe. De deux parce que c’est stupide, on ne te demande pas de sucer l’autre juste de me baiser pendant que l’autre me sodomise ou que je le suce ! Troisièmement parce que quand tu t’engages à un truc ben en général tu fais de ton mieux pour respecter ta parole surtout quand en face des gens on investit de la tune (voir plus bas)
Alors attention les amateurs ne sont pas pire que les acteurs pros sur ce sujet. Mais si un acteur pro fait des plans de merde y a des grandes chances qu’on le court circuit et que sa réputation en pâtisse., un amateur il s’en fout un peu plus.
Après ces problèmes humains il y a aussi le souci que rencontre souvent les asso, festivals, théâtres à savoir faire se rencontrer le monde amateur et le monde professionnel. Les amateurs, que ce soit dans le cul ou ailleurs, arrivent pleins d’envie, de bonne volonté, mais aussi avec leurs préjugés et leurs « pétain » de JE VEUX.
Dans le cadre d’un tournage porno avec des amateurs ils viennent en gros juste pour prendre leurs pieds, se dire « je suis trop fort je l’ai baisé » et en bonus un petit kiffe egotique via la caméra, sans oublier les « tu penses à me laisser un commentaire sur ma fiche s’te plait »
Perso j’ai rien contre tout ça, mais moi je gagne ma vie en faisant du X donc à la fin tourner du porno avec des amateurs pleins de leurs envies à eux ça donne des trucs assez moyens, beaucoup de déchets, de fatigue, de baise assez nulles et en plus ça coûte une blinde !
Tourner du porno avec des amateurs ça coûte une blinde
Tourner, inviter des gens pour les faire bosser gratuitement, et oui quand même, ce n’est pas si gratuit que ça en fait.
Comme je suis une pute pas trop connasse je vais exploiter, ben oui, la libido des mecs a des fins commerciales (video/fan club etc) mais en retour j’essaie que ça ne leur coûte rien et qu’ils aient de quoi se restaurer et repartir content, les couilles vides, l’estomac plein et le portefeuille inchangé.
Du coup il faut nourrir et abreuver tout ce petit monde. Comme je me refuse de bouffer des trucs dégueulasses et boire de la piquette, tu en as vite pour 50/100 € pour 4 personnes.
Quelques euros de plus sont à prévoir pour les capotes, même si, en général, MERCI LES GARS, les amateurs libertins sont bien équipés à ce niveau. Et puis n’oublions pas les frais de déplacement des garçons, même s’ils ont toujours refusé, et les nôtres. A la louche 50 €
Maintenant faut trouver le lieu et surtout le louer
Faut bien comprendre que si tu n’es pas une prod. Qui a un peu des moyens tu n’as en général pas de studio de tournage, donc tu loues un espace, hélas, souvent un AIRB’nB.
Dans le sud-est un RRRRb and b un peu correct et suffisamment grand pour mettre 2 ou 3 acteurs/actrices, plus les lumières et que le cameraman puisse tourner autour de la scène tu en as vite pour 150 € la nuit avec arrivée à 15h et départ le lendemain, ménage fait, à 11h.
Donc, à moins de le faire en mode warrior, tu réserves au mieux 2 jours soit… 300€. Si tu tournes 2 scènes c’est cool, trois tu es euphorique et 4 tu n’y penses même pas parce que en vrai après 2 scènes tout le monde est déjà ko (cameraman compris) donc 4 c’est juste de l’ordre de l’exploit.
En plus qui dit AirBite and Beat dit contrainte.
La première est souvent une isolation phonique light + du voisinage. Les pro savent se tenir, les amateurs hélas sont souvent « en vacances » et font très moyennement gaffe dans la cage d’escalier ou dans la piaule.
La seconde, plus embétante est légale : si le proprio porte plainte ben ça coûte très très cher, ou si tu es dénoncée, comme ça nous est arrivé au printemps et bien, pof ! On te fait sauter ton compte et on communique tes données aux locataires mécontents pour qu’il puisse mener une action judiciaire s’il le coeur lui en dit.
Sur notre mésaventure de l’automne on a eu du bol et un loueur clément, on a aussi tenu notre accord.
Donc à ce petit bilan de 400/500 € d’investissements (300€ location + 150€ autres), il faut rajouter une totale incertitude de production. Les gars qui ne viennent pas au dernier moment, le proprio qui te chope ou un autre imprévu et il y en a des caisses.
Sans parler qu’après il faut vendre et diffuser les vidéos et ça vu la pléthore d’offres, les frais que prennent les diffuseurs (25 %) et les difficultés pour trouver une plateforme de paiement indépendante et qui ne ponctionne pas elle aussi 25 % ben la rentabilité est faible à la fin.
Tourner du porno avec des amateurs une fausse bonne idée (FBI)
Alors je ne jette pas la pierre aux amateurs, justement parce qu’ils sont amateurs. En plus j’ai rencontré dans toute cette blague deux amateurs qui étaient vraiment « des Amateurs », quasi des pros.
Mais en tant que TDS, et d’après mes expériences, à moins de vouloir faire des vidéos types « je baise avec un fan », faire que du solo en outdoor ou d’avoir une grande maison à disposition ben tourner du porno avec des amateurs c’est vraiment pas rentable.
Maintenant, en tant qu’humaine qui adore baiser, ce n’est pas non plus sympa parce que très souvent je fais le scénario en fonction de mes envies et je cherche justement des partenaires et acteurs qui viennent dans mon monde. Or, le souci c’est que, toujours à part mes deux perles, ben c’est en général des mecs qui veulent « dominer » la situation, grimper de la meuf et qui, en tout cas c’est mon ressenti, en ont autant à cirer de leur partenaire que de la fraise tagada dans leurs mousseux bas de gamme.
Désolée, c’est juste un point de vue subjectif, mais les mecs que j’ai rencontré sont plus là pour aligner une proie sur un tableau de chasse que pour participer à un tournage ou même baiser avec deux personnes (moi et le Barbu)
Sur ce, je ne voudrais pas trop orienter votre point de vue. Je vous rappelle que cet article n’est qu’un témoignage, ce n’est pas une vérité. C’est un bilan subjectif, conjoncturel et donc partiel. La preuve en est que dans toute cette aventure j’ai rencontré un co-peine d’exception et deux potes de tournage qui sont à la hauteur des quelques acteurs pros. Que j’ai rencontré.
Hello,
Très intéressant comme article…
De un ca permet au personnes comme moi d’être renseigné sur le sujet (je me posais la question comment débuter dans cette voie)
De deux, de démontrer par la qualité de ton article, que les Tds ne sont pas tous teuber et au contraire savent très bien gérer leur affaires..
Merci beaucoup pour celui-ci et continue à nous régaler !!!
Julien
Ben merci. Et oui contrairement à une idée fort répandu les TDS sont des humains comme les autres avec un cerveau, des pouces préhensibles et même un petit coeur qui palpite 🙂 Blague à part très souvent les gens croient que le monde du divertissement pour adulte est facile et fun mais c’est un métier comme un autre.
Y a des trucs cool et des trucs moins cool, y a des cons et des gens au top. Et même si c’est pas l’usine ou les 3/8 ça reste un vrai métier qu’il faut démystifier