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On continue l’exploration de « les trois femmes du candauliste » un roman pornographique de CAMILLE CHARDON qui me pause beaucoup de question notamment sur celle du consentement et du rôle dominant du soumis dans les relation BDSM. Et oui étrangement moi le coté candauliste, ménage à 4 ça me tracasse pas trop mais le coté « oui maîtresses » ça à tendance à m’irriter un peu l’entre jambe et le cerveau.

Avant de vous lire un nouvel extrait, ou peut être deux, surprise, je vous rappelle que « LES TROIS FEMMES DU CANDAULISTE » de Camille Chardon est paru dans l’excellente collection « LES NOUVEAUX INTERDITS » éditée par LA MUSARDINE – MEDIA1000

Pour mes fans absolus, en dessous du podcast, je vous révèle un peu les tribulations et les questionnements qui m’ont assailli pendant la lecture de ce roman qui reste quand même un récit pornographique, avec des vrais bonnes scènes de cul comme on les aime.

Mais comme toujours dans un bon bouquin, Camille Chardon va plus loin que le simple genre de la littérature érotique et se confronte à de l’humain, à ses doutes, ses pulsions, ses morales et en plus d’une écriture tranchée et directe qu’il hérite de son passé journalistique, l’auteur parvient très bien à cette « misérable » humanité qui nous cause tant de tracas.

Alors, vous jusqu’où iriez vous dans la soumission ? Jusqu’ou accepteriez vous d’aller dans la cocufiction, le renoncement à votre « dignité » et quelles pulsions inavouables aimeriez vous vivre ou subir ?

Les 3 femmes du candauliste : Jusqu’où êtes vous prêt à aller ?

Avant de vous laisser écouter ma douce voix lisant des extraits du roman « les 3 femmes du candauliste » je vous remet un peu le contexte. Pour le pitch détaillé, retournez lire l’article de la semaine dernière, et à y être, écoutez le premier épisode du podcast consacré à ce roman.

Camille Chardon nous plonge donc dans la vie de Camille, l’homme du quatuor, de Karine, la femme de Camille, d’Alexia, l’amante de Camille, et de Margot, la maîtresse de Karine. Ca semble simple mais en réalité le quatuor « à corps » est composé de deux paires, les dominants et les soumis.

Margot et Karine sont donc amantes, Margot tient le rôle de domina alpha tandis que Karine, la femme de Camille, est la domina en second. Dans l’autre groupe, le groupe des soumis, on a Camille, l’homme candauliste version soumis, et Alexia, l’amante et la soumise de Camille.

En somme, pour schématiser les rapports de domination soumission, on a la chaîne suivante : MARGOT > KARINE > CAMILLE > ALEXIA. Tout le monde baisant avec tout le monde et avec MARGOT qui ordonne à tous, et tout en bas il y a ALEXIA qui est soumise à tous.

Bien sur tout va bien mais tout va mal et tourne carrément au polar gore et c’est cette partie qu’on va découvrir dans ce second extrait du podcast érotique consacré à « Les trois femmes du candauliste » de Camille Chardon

Podcast érotique ép. 2 : « Les 3 femmes du candauliste », Camille Chardon. Collection Les nouveaux interdits, éditions Média 1000.

L’extrait de la semaine met les corps et le consentement de Camille et Alexia à rude épreuve. Puisque c’est la mise à disposition totale des deux soumis. Les deux maîtresses, Margot et Karine, les ont loués pour une soirée et, bien sur, les deux soumis ne savent ni ce qui les attends, ni s’ils vont aimer, ni… En fait ils ne savent rien et n’ont surtout pas leur mots à dire.

Un passage ou se mêlent, comme un peu dans tout le roman, un mélange entre refus et acceptation, morale et désir, dégoût et pulsion. En gros c’est pas si simple de définir le consentement et à ce titre Camille Chardon réussi parfaitement cette zone grise.

Alors j’aurais bien aimé vous lire la fin du roman, qui, je trouve, éclaire un peu l’ensemble et va illustrer mon petit sujet philo d’en dessous mais comme le but du podcast érotique c’est quand même de vous donner envie de lire et d’acheter de la littérature érotique je vais m’abstenir mais … je vous conseille vivement de tenir jusqu’à la fin !

Et le consentement bordel il est ou ?!

Alors le consentement dans cette affaire il est où ? Camille et Alexia sont-ils vraiment consentants ? Est-ce de l’esclavagisassions des corps et des « âmes »  par les deux domina ? Où sont-ils, Camille et Alexia, déjà totalement sous la coupe et réduits à l’état d’esclaves par leurs pulsions ? Auquel cas les Margot et Karine, les deux domina, ne font qu’être au service des deux soumis. Un peu comme si elles étaient la « délocalisation » de leurs voies intérieures.

Pas facile de répondre, vraiment pas et il m’a fallu attendre la fin du roman de Camille Chardon et une longue discussion avec mon barbu pour entrevoir un bout de réponse possible. Une réponse POSSIBLE, pas forcément celle qu’a voulu donner l’auteur, d’ailleurs a-t-il voulu « dire » quelque chose ? Une réponse possible, plausible qui ne sera peut-être pas la vôtre.

Le consentement, c’est simple mais ce n’est pas facile

Le consentement déjà à la base c’est un sujet complexe. Êtes-vous réellement d’accord pour aller travailler dans ce job sans épanouissement et/ou pour un salaire de misère ? Êtes vous vraiment consentant pour vivre dans tel appart ? Seule, avec deux gamins ? Ou avec un conjoint qui oublie tout sauf lui-même ? Voir un combo de l’ensemble !

La réponse n’est vraiment pas si facile et on se retrouve vite face aux pressions et injonctions sociales, morales, religieuses, émotionnelles ou plus sobrement vitales.

Ben oui, qui dit société de marché, dit besoin d’une monnaie d’échange (l’argent) pour troquer/vivre dans cette société. Ca va du loyer, de l’eau et la nourriture qui nécessite la monnaie d’échange argent jusqu’au moindre petit plaisir y compris le plan Q à moins que vous lui fassiez confiance pour fournir les capotes.

Donc le consentement à la verticale, c’est déjà pas facile, mais il y a au moins un vague consensus. Hélas pour moi, et peut-être pour vous aussi, dès qu’on passe à l’horizontale, dès qu’on rajoute la sexualité quelque part et bien ça devient de suite énorme, tabou et surtout une source d’enjeux cachés et de postures idéologiques et/ou morales phénoménales.

Donc je prévois que les pseudos « maîtres et maîtresses » et qui ne sont en réalité que des petites gens à talonnettes cherchant à avoir un peu de pouvoir sur autrui pour contrebalancer leur absence totale de pouvoir sur leur propre vie et pulsions viennent utiliser mes propos pour valider toutes leurs bassesses.

C’est de bonne guerre, de l’autre côté, les ligues de vertu, les « braves gens qui n’aiment pas queue » et tous les hypocrites moraux vont récupérer ces mêmes propos pour sortir leurs fourches caudines et se faire mousser le goupillon à l’idée de pouvoir punaiser une succube pornographiste de plus. Mais bon, ça va pas m’empêcher de poser la question :

Dans le cul le consentement est-ce juste dire oui ?

Si la réponse est aussi sobre que ça, quid justement des jeux BDSM ? Comment distinguer le jeu, parfois très poussé, très violent du viol physique ou émotionnel ou de la manipulation mentale et émotionnelle ? En plus il y a des ambiguïtés internes sur lesquelles se greffent les tabous de l’individu lui-même.

J’ai rencontré des individus ayant pratiqué le bondage sans aucun attouchement sexuel, mais qui ont ressenti la séance comme un viol psychique et la douleur des cordes (mal posées en plus) comme un viol physique.

A contrario j’ai vu le dos d’un co-pine très ensanglanté et lacéré par une séance « un peu » intense de fouetage ou il a pris un super pied en pouvant lâcher sa carapace de « moi je suis un gaillard je gère tout, tout seul »

Dans le premier cas il a fallu que j’aide la personne à accoucher d’elle-même pour qu’elle se reconnaisse comme ayant subi une agression, alors qu’elle voulait cette séance (elle a fait 4h de train pour). D’ailleurs, à ce moment-là n’est-ce pas moi qui l’ai manipulé ? Je vous rassure, finalement elle n’était pas la seule à avoir eu ce ressenti.

Dans le second cas, le co-pine ne peut pas accepter l’idée qu’il aime être soumis et va te dire « je ne suis pas un esclave » c’est moi qui gère. Pour le connaître un peu il croit gérer mais c’est sa peur du vide et de ses pulsions qui le gère.

En plus pour en avoir un peu fait, une fois encordé et en train d’être fouetté tu gères juste ce que l’actif, fâcheusement nommé « dominant.e » te permet de gérer. S’il a envie de te faire lécher la plante des pieds par une chèvre, t’as beau être végan.ne ben tu vas le subir !

Alors les vertueuses gens vont sans douter traiter tout ça de perversion et de déviance obscènes. Ils sont prompts à rétablir tout « ce qui ne baise pas comme eux se contente de baiser » au rang de « malades mentaux », d’orgies démoniaques ou de perversion engendrées par la perversité du système capitaliste !

Pour rappel l’homosexualité n’est plus considérée pour l’OMS comme une maladie mentale depuis seulement 1990 ! 1992 pour la France !

Idem de l’autre côté, vous aurez toujours un.e taré.e. ce pour se dire qu’il est la réincarnation de Sade et que tous les soumis sont des Justine qu’il va falloir corriger âprement non pas parce qu’elle le veut bien mais « pour son bien » enfin surtout pour le bien du sociopathe qui tient la badine.

Tiens, au passage, vous remarquez comment la morale des ligues de vertu qui veulent notre bien malgré nous peut vite glisser dans l’excuse morale du « divin marquis » pour satisfaire ses pulsions sadiques sur moins forts que lui ?…

Et si mon plaisir, c’est d’être contrainte, obligée ou malmenée ?

Donc, quid des jeux BDSM tels que ceux décrits par Camille Chardon ? Camille, le narrateur, pas l’auteur, éprouve du plaisir à subir les humiliations, à se sentir moins que rien, à se juger pitoyable et incapable de défendre sa dulcinée Alexia. Alors oui dans l’écriture du roman ça ne m’a pas paru évident, mais pourtant, il faut lire la fin, c’est son kiffe !

J’ai des clients en livecam qui adorent être mis plus bas que terre et croyez-moi, même à distance ça peut aller très loin. D’ailleurs, au passage comme me le disait aXelle de Sade dans son interview : « en tant que domina, mes trous ne font pas partie de la prestation »

Et puis moi-même j’aime le sexe violent, ben oui, c’est comme ça. J’aime la tendresse, j’aime la gentillesse, mais pour ce qui est de la baise et de prendre mon pied j’aime quand c’est sauvage, limite bestial ! Pourquoi vous croyez qu’on a un sommier en palettes ?!

Ca me fait ch**r de (me) l’avouer mais j’ai grave le fantasme du viol, du rapt, de me faire baiser sur une table comme si j’étais un plat à la disposition des convives. Ouais j’ai ça et pourtant je n’ai subi aucun viol, pas même une petite violence, en tout cas pas plus grande que 99 % des femmes et des garçons que je connais.

Pour moi tout se multiplie quand je me sens être totalement à la merci d’un, deux ou trois partenaires et si en plus ils me giflent et m’étranglent un peu alors là je sais plus me tenir.

Et pourtant ça me fait peur, terriblement. Et pourtant quand j’ai lu le livre de Camille Chardon j’ai pas du tout aimé voir Alexia et Camille subir les outrages et les dépravations voulues par leurs maîtresses ou par les hôtes auxquels ils étaient livrés. Je n’ai pas du tout aimé, mais pourtant ça m’a excité. J’ai détesté lire ce livre et pourtant j’aimerais qu’on me pousse jusqu’à ses extrémités.

Mais voilà j’ai une morale, et oui il en reste, j’ai des peurs biologiques, la survie, mais aussi des peurs apprises comme par exemple celle qui associe humiliation (genre public disgrace) et agression.

Ego ergo sum ? Oui mais pas queue !

Mais au fait, dans ce genre de pratique ou de fantasme la seule chose qui sera brisée ce n’est pas moi Charlie, mais l’ego de Charlie ou comme disait une amie « la très haute idée que j’ai de moi-même avec strictement rien pour la justifier ».

Je, mon ego, ce crois, et vous aussi sûrement, en capacité de choisir ma vie et ce qui m’arrive donc toute perte de contrôle est inacceptable, mais en vrai, dans le vrai monde bien réel, bien tangible, loin de nos conventions sociales, loin de notre morale, de nos illusions et de nos codes déontologiques de ce qui se fait ou pas, j’ai quoi comme pouvoir sur la vie et sur ma vie ?

Croyez-moi, je n’avais pas du tout prévu de faire deux AVC et pourtant ils ont eu lieu. Vous croyez que je devrais porter plainte ?

Je pousse peut-être le bouchon un peu loin, mais le raisonnement par l’absurde a souvent le mérite de mettre en avant nos incohérences et nos paradoxes mal dégrossis.

Alors pour moi, c’est quoi le consentement ? Et bien peut-être que c’est tout simplement le respect de mon intégrité physique. Je ne parle pas du respect de « ma petite fleur » mais du simple « tu ne tueras point » et surtout « tu ne feras pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ». Vous savez cette phrase que tous nos « môman » nous ont rabaché. Ben voilà et ça, c’est valable dans la sexualité comme dans la vie des « braves gens qui n’aiment pas queue ».

Et si l’autre me le réclame à cor et à cri ?

Et bien, écoute, on est 8 milliards sur ce qui reste de cette superbe planète alors il/elle est libre d’aller ailleurs trouver son bonheur chez quelqu’un qui aimerait vivre ce qu’il va lui demander. Je ne suis l’alpha et l’oméga de rien ni de personne. C’est peut-être ça le plus dur à accepter dans cette histoire.

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Des liens autour de « LES 3 FEMMES DU CANDAULISTE » de Camille Chardon, éditions MEDIA1000

Bon voilà ma longue digression autour du roman « les trois femmes du candauliste » de Camille Chardon qui doit se lire jusqu’au bout et qui m’aura, en plus de faire chauffer la culotte, fait aussi chauffer le cerveau et aura aussi provoqué des chouettes discussions avec des ami.e.s !

Merci m’sieur Siébert, pour ce choix. Merci M’sieur Camille Chardon, pour votre roman porno & philo et MERCI à la littérature de genre, pour oser nous emmener là où la littérature « blanche » n’ose plus s’aventurer !

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Des bisous à toi qui te croit dominant, des poutous aussi à toi qui te persuade d’être dominé et des grosses embrassades à tous les humains qui me lisent ! Bisous bisous et on se retrouve sur le podcast érotique en Novembre !


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