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John B Root passe sur le grill des interviews de Charlie #lic
Dans la #lic de cette semaine, je m’attaque à un monument de la culture porn française mais aussi mondiale. John B. Root c’est, comment dire, le must have des réalisateurs X – « juste » 15 awards, 1 hot d’or, des articles dans le Monde, les cahiers du cinéma, Libé … Fait rarissime dans le monde du film pour adulte .
Les quelques actrices porno que j’ai rencontré ont toutes été unanimes à son sujet :
« si tu fais du X un jour Charlie, tourne avec lui »
Bon, comme ça au moins c’est clair – à ce sujet une surprise est en train de se mettre en place mais chuuuttt .
Mais John B. Root n’est pas que le pornographe connu et reconnu autant par ses pairs (et sa paire, dsl) que le public, c’est aussi un auteur de livres (15 ou 16 je crois dont des livres pour enfant – lol comme Madonna). Le dernier en date, Le pornographe et le Gourou, m’a beaucoup touché, sûrement parce que je connais un peu les deux mondes qu’il évoque (la Spiritualité pratique et le monde du X).
Le livre – le pornographe et le gourou – est assez sec sur le milieu du porno (mais il a la chance d’avoir de la documentation live) tout en restant tendre et surtout, une fin permettant au livre d’éviter complètement le pathos, la plainte et tout ce qui pourrait alourdir le lecteur. Oui, le monde du divertissement pour adulte est loin d’être le pays de bisounours (en fait, comme dans toutes les autres sphères, c’est un business) mais John B. Root trouve une voie splendide pour réconcilier profane et sacré, trivialité et éveil, perso je vous le recommande, en plus il se lit facilement et regorge de petites phrases toujours appréciables si on a envie de les mettre en pratique – Vous pouvez retrouver quelques extraits du pornographe et le gourou en audio dans ma lecture erotique de Juillet 2015 #lec
Même si j’aimais bien le travail de l’image (photo et vidéo) de John B. Root, j’ai vraiment eu envie d’en savoir plus sur lui après la lecture de son livre.
Alors on prend son petit téléphone, et oui j’ai le 06 de John, mdr je me la pète, on est une grande fille, on respire un grand coup, c’est fou ce que la médiatisation des gens peut nous mettre la pression, ça sonne et … « … Salut Charlie, ravi de te connaître… oui, volontiers pour tes questions, tu me les envoies par mail ? »
Wahou trop contente Charlie ! John B. Root répond à mes questions !
L’homme est sobre, convivial, je le sens un peu sur sa réserve, ou alors il faisait autre chose 😉 Après un petit rendez vous téléphonique pour envisager certaines propositions … je vous laisse mijoter, je sais je suis vile. Le mail est envoyé, les réponses arrivent dans la foulée, c’est simple, direct, spontané, peu bavard – sniff moi qui aime m’étendre 🙂 – Après la lecture de son roman et de ses réponses, même s’il s’en défend, je trouve quand même beaucoup de ressemblance entre les deux personnages, John B. Root et Valentin, j’attends donc avec impatience 2017 pour aller lui faire un petit coucou … et oui, là vous ne savez pas de quoi je parle, c’est normal il faut lire le Pornographe et le Gourou pour comprendre 🙂
Alors maintenant, si nous découvrions qui se cache derrière l’auteur, le photographe, le pornographe, en gros découvrons un petit envers du décor de John B. Root
Charlie F. : Le Héros de ton livre « le Pornographe et le Gourou » est un grand masturbateur. Mais toi, tu en penses quoi de la masturbation ?
John B Root : J’ai toujours été, moi aussi, un grand masturbateur.
Je ne peux pas dormir avec les couilles pleines. Donc, si je suis seul, je me débrouille avec ma main droite et mes fantasmes.
Charlie F. : Dans mon expérience de comédienne j’ai rencontré des réalisateurs qui ne pouvaient tourner qu’avec des gens pour lesquels ils avaient du désir.
Et toi, peux-tu filmer des actrices et des acteurs que tu ne désires pas ? Le désir pouvant être autre chose qu’un désir sexuel.
John B Root :
Non. Je dois désirer la fille que je filme. Sinon, je la filme mal.
Charlie F. : Les Mass médias mettent plus en avant les actrices de film X, leur plastique, leurs contraintes aussi mais parlent très rarement des acteurs, moi j’aime les acteurs 😀 Alors c’est quoi les contraintes d’un acteur X ?
John B Root : C’est un métier d’animal de cirque.
Etre capable de bander pendant cinq heures d’affilée pour une fille qui, parfois, ne te plaît pas, n’est pas donné à tout le monde. Et c’est un métier ingrat car ce n’est, en général, pas l’acteur que l’on filme, mais l’actrice.
Charlie F. : Comment le Pornographe en toi voit-il le monde ? Et bien sûr comment le Gourou en toi voit-il le monde ?
John B Root :
Question trop vaste. Le pornographe voit les bites, les chattes, la technique. Le gourou voit beaucoup beaucoup plus loin. Hihi.
Charlie F. : Puisqu’on y est, allons voir d’un peu plus près ton Gourou intérieur. C’est quoi pour toi le Féminin Sacré et le Masculin Sacré ? Tu as carte blanche:)
John B Root :
Non, je n’enlèverai pas mon pantalon pour te montrer mon gourou intérieur. Sauf si tu me le demandes très gentiment:)
John B Root : Quant à ton féminin sacré, je l’ai déjà vu sur ton site. Il est très joli. 😛
— C’est très gentil ça et venant de toi c’est encore plus gentil 😉
Charlie F. : A ton avis, les Hommes et les Femmes sont-ils égaux ? Et sont-ils égaux face au plaisir ?
John B Root :
Non. Les femmes sont supérieures. Elles sont multi-orgasmiques et tout leur corps est une zone érogène. Pas les hommes.
Charlie F. : Amusons nous autour de ton dernier livre. Toi tu en es où ?
L’époque de la gloriole, la période des clés USB au Cap d’Agde, tu loges dans une cabane aux Buttes-Chaumont et passes ton temps à ramasser des feuilles mortes ou bien tu es en place dans un village du Sud, accueillant, bras ouverts et sourire aux lèvres, les Padawans de passage ?
John B Root :
Non. Je ne suis pas Valentin, mon héros qui devient clochard, puis gourou. Moi, je suis toujours dans le porn. A Paris, je bosse dix heures par jour sur mes ordinateurs pour faire tourner la boîte.
Une vraie bagarre pour tenir le coup dans un marché déprimé.
Charlie F. : Séquence anticipation :
C’est la fin du monde, rien ne va plus, la Cicciolina est présidente of the world, des extra terrestres à tête de gland règnent sur la planète bleue, les seuls films encore autorisés à être diffusés sur le network mondial sont ceux de J & M, mais toi, John B. Root, tu as rejoint la résistance qui te donne l’occasion de diffuser un seul film viral. Quel film réalises-tu ?
John B Root :
Un film de cinéma. Une comédie sentimentale avec de la belle musique, un scénario qui fait pleurer et des vrais morceaux de chattes, de bites et de vrai plaisir dedans.
Charlie F. : Aimes-tu ce que tu fais en tant que cinéaste ? Si oui pourquoi ? Si non, que te manque t-il pour être un cinéaste heureux ?
John B Root :
Hmmmm. J’ai jamais eu l’occasion, économiquement, de faire exactement ce que je voulais. J’ai toujours bricolé, dans mes films, avec trop peu de sous et trop peu de jours de tournage. C’est frustrant.
Charlie F. : Ma question fétiche, Pour toi, un monde idéal ça serait quoi ?
John B Root : Le nirvana, comme dans mon roman.
L’absence d’égo, la paix intérieure, la méditation. Au bord de la mer si possible. 🙂
Charlie F. : Question hors de prix : Et l’Amour dans tout ça ?
John B Root : Je rêve de tomber à nouveau amoureux.
Je suis pas fait pour la vie de célibataire. Mais ces choses-là, ça ne se provoque pas. Ca vient quand ça veut.
Merci beaucoup à John de s’être prêté au jeu de l’interview. Après, c’est rigolo comme la pudeur de chacun se place différemment, je crois bien souvent là où on se sent le plus vulnérable. Je dirais que celle de monsieur B.Root ne se place pas dans le sens classique, les bites, les chattes, les culs n’ont plus aucun secret pour lui, par contre, on sent une extrême pudeur dès qu’il s’agit d’évoquer sa vision du monde, c’est pourtant ce qui nous intéresse le plus et qui nous rend tous plus humains.
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Joli interview en apprenant un peu plus ce John B Root.
vivement 2017
Flor