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Le Dirty Talk, vous voyez ce que c’est ? Littéralement ça veut dire « discours sale ». Donc ça signifie dire des insanités, des gros mots. Et au niveau cul, c’est un discours sexuellement explicite, des insultes clairement sexuelles, destinées à exciter l’autre, ou soi même. C’est ponctuer sa partie de jambes en l’air de salope, petite pute, baise moi fort salop, etc …

Dirty Talk, un jeu transgressif

Cet article et le premier d’une série qu’on espère longue sur la sexualité multiple, libre, respectueuse et joyeuse faite avec Adam de l’excellent site NouveauxPlaisirs.fr vous pourrez retrouver les autres articles et d’autres commentaires sur son site. Revenons au parler cru dans le cul, c’est quand même plus intéressant que nos p’tites affaires de blogueur CULturel.

On retrouve généralement 3 cas de figure.

  1. le mec qui « insulte » la nana, à grands coups de t’aime ça salope, t’es ma chienne, etc…
  2. la nana ou le mec qui s’insulte elle / lui même, je suis ta petite pute, je suis une belle salope
  3. la nana qui insulte le mec, souvent dans un jeu de domination, tu n’es qu’une petite merde, tu es une salope, etc …

Après on peut coupler 1 et 2, ou 2 et 3. Mais à chaque fois dans ce jeu du dirty talk, c’est un seul des participants qui est insulté, que ce soit par l’autre ou par lui même. On est dans un rapport de dominant / dominé, le plaisir transgressif de jouer avec les valeurs sociales, le plaisir de l’humiliation, active ou passive.

Le plaisir de l’insulte, la joie des gros mots

J’ai souvent pratiqué le Dirty Talk, en show dans les 3 cas de figures évoqués au dessus, en privé surtout dans les cas 1 et 2. Et j’ai éprouvé le plaisir de la salope, la joie d’être traitée de pute, le moment où on inverse les valeurs traditionnelles, et où pute, salope, deviennent des noms gratifiants, la jouissance d’être celle qui aime le cul, celle qui brandit les gros mots comme autant de trophées de guerre.

Et puis un jour j’ai découvert la griserie du gros mot pour le gros mot. C’est grâce à un client en livecam, que je remercie vivement d’ailleurs. Il m’a proposé un jeu de dirty talk, mais dans les deux sens.

Êtes vous prêt au dirty talk ultime ?

Il m’insultait, je l’insultais, il s’insultait, je m’insultais. A grands coups de salope, pétasse, connard, fils de pute, bâtard, grosse chienne. La pièce était remplie de gros mots qui fusaient dans tous les sens, pendant qu’on se branlait joyeusement ensemble. Et là, ça a été une véritable découverte ! C’était la première fois, pour moi en tout cas, que le dirty talk était … généralisé, global, total !

Et j’ai ressenti le plaisir qui fait grrrgrrrgrrr, vous voyez quand on on est gamins et qu’on est tellement content et excité d’un truc qu’on fait des bruits bizarres. C’était la joie infinie et transgressive du gros mot pour le gros mot.

Débiter des insanités, toutes plus énormes les unes que les autres, tout en se baisant au taquet ! Tout d’un coup il n’y a plus de rapport dominant / dominé. Tout le monde domine et est dominé en même temps, donc au final personne. Il reste juste la joie presque enfantine du gros mot, chiotte de bite à couille de merde de foutre de pompe à queue ! Et bien cette joie, couplée au plaisir du sexe, je vous assure c’est un kiff total !

Derrière le gros mot, l’autorisation

Mais d’où qu’elle vient, cette joie exultante ? Ce plaisir qui se décuple ? Je crois qu’au delà du plaisir des gros mots qui roulent dans la bouche, au delà des rapports de domination, il y a dans l’insulte une autorisation à être. A être avec fierté ce qui est considéré comme honteux par la morale et la bienséance sociale.

En général quand on te traite de salope ou de pute, voire de chienne, c’est rarement un compliment. C’est plutôt des mots à visée dégradante, humiliante. Donc on passe pas mal de temps, la plupart d’entre nous du moins, à ne surtout pas être une salope en société. Parce que cette part là est honteuse. Cette part là se doit d’être contrôlée, maîtrisée et reléguée au fond du placard.

Oui mais voilà, on a beau vouloir la cacher, la faire disparaître aux yeux du monde, et même à ses propres yeux, oui car c’est là que ça devient insidieux et surtout nocif. Ces parts de nous, considérées comme honteuses par le monde, la société, la bienséance, on finit par vouloir les éradiquer.

Autorise la.e salo.t.pe en toi !

Sauf que ce sont aussi des expressions de nous. Alors certes pas forcément visibles, mais elles font partie de nous. Et vouloir les supprimer, c’est comme de vouloir s’arracher un bras parce que tu comprends il est pas joli, pas normé, pas adapté et c’est un peu la honte quand même.

Avec le dirty talk, tout d’un coup être la salope, la pute, la chienne devient source de fierté. On peut enfin laisser s’exprimer cette part de nous qu’on muselle à longueur de temps. Dans l’intimité de la chambre à coucher, on peut être. Sans honte, bien au contraire.

Le secret : Ne pas faire plaisir !

Le dirty talk « classique », c’est à dire celui où une seule personne a enfin le droit d’être totalement, peut parfois être mal vécu. Des fois, on se prête au jeu du dirty talk pour faire plaisir à l’autre. Et là, c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres.

De toute façon, dans le cul comme ailleurs, faire pour faire plaisir à l’autre n’est jamais une super bonne idée. Enfin, ça pourrait l’être si dans ce faire plaisir on y prenait aussi plaisir. Ou si derrière ce faire plaisir il n’y avait aucune attente, aucun espoir de contre partie. Mais ce n’est pas souvent le cas.

Donc, on se dit « allez Robert fais toi plaiz, lâche toi, ce soir tu peux me traiter de tous les noms d’oiseaux qui te passent par la tête. Même si perso j’apprécie moyen ». Sauf que Simone, à force d’entendre qu’elle est une traînée, une catain qu’on aime bourrer dans tous les coins, et ben elle commence à se sentir pas forcément super bien. La fameuse honte de ce qu’on ne doit pas être fait son apparition. Et la libido chute, vertigineusement. Oui parce que baiser en ayant honte, c’est pas hyper compatible. Et du coup, soit la partie de jambes en l’air tourne court. Soit Simone se vengera plus tard, car c’est meilleur quand c’est froid, la vengeance. Et ce qui devait être un moment de fun, d’amusement, du cul quoi, devient source de pas mal de problèmes.

Mais si Simone, elle aussi, se donne le droit d’insulter…

Si notre bien bonne Simone se donne le droit d’être à la fois la « victime » et la « tortionnaire ». Si Simone, quand Robert la traite de pute, lui rétorque que lui c’est un bâtard, un fils de pute, un gros vicieux qui aime baiser les traînées comme elle. Et ben tout d’un coup on enlève la charge honteuse de l’insulte.

C’est comme en math. Si on multiplie une valeur négative par une autre valeur négative, ben le résultat est positif. Et du coup, Simone comme Robert peuvent joyeusement s’autoriser à être tout ce qu’ils veulent. Sans honte. avec juste cette joie indicible de la liberté, la liberté d’être la totalité de soi.

Alors si vous avez envie mais que vous n’osez pas, si vous avez peur de mal vivre le dirty talk, passez au dirty talk total. Lâchez vous ! Découvrez le ping pong d’insultes qui exalte et fait exulter !

Soyons des putes, des connards, des connasses, des salauds et des salopes, des chiens et des chiennes, des vicieux libidineux ! Piétinons la morale, et embrassons la liberté ! La liberté d’être … tout ce que l’on veut !

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