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Il en va du sexe comme de toutes les activités humaines. Alors en ce temps de compétition à tout crin, Roland Garos, Tour de France puis Mondial de foot et maintenant J. O., pourquoi ne pas s’interroger sur notre manière de vivre à travers le prisme de la compétition sexuelle. Se questionner sur l’incongruité de ce jeu qui nous fait aller toujours plus loin. Souvent trop loin.

Compétition sexuelle : la quête du spermatozoïde …

Dans cette première partie je vais rapidement aborder l’aspect général de l’esprit de compétition et du noeud égotique où la compétition, sexuelle ou autre, voit le jour. Dans la partie 2 j’aborderai le duo Originalité / Normalité et pour la dernière partie le côté Toujours plus haut plus fort plus fou. Et oui, je reprends mes bonnes habitudes, mélange d’articles mal de crâne et petits fessiers pour vous détendre.

Attention ne voyez pas ce petit texte comme un appel à une sexualité morose, dans le noir en fermant les yeux et en priant Allah, Bouddah, Jésus, Yahvé ou Panzani de nous protéger des affres de la chair. Je ne suis pas vraiment la mieux placée pour condamner les excentricités et les pulsions charnelles.

Par contre le fait d’avoir quelque part « les mains dans le cambouis » me permet de me poser quelques questions.

La compétition : quête du toujours plus

Quelques mots sur la compétition en général. On pourrait résumer l’esprit de compétition par : Toujours plus haut, plus vite, plus fort, plus fou ! En somme la base de la compétition, sexuelle ou autre, c’est d’être / avoir toujours plus que l’autre.

L’esprit de compèt prend sa source dans le latin : competitor, acte de trier ! Action permettant de séparer le bon grain de l’ivraie…

D’ailleurs les premiers pas de cette vision du monde se trouvent de facto dans la compétition sexuelle. Songez y : parmi les milliards de spermatozoïdes présents dans chaque éjaculât d’un mammifère, quel est celui qui va arriver en premier pour toquer à la porte de la princesse Ovule ?

Il semble donc logique que nos autres activités soient teintées de cet état d’esprit. Mais n’y a t-il pas une autre manière de voir nos origines. Et surtout ne confondons nous pas le besoin de domination et le besoin d’exister ?

Nous pouvons voir l’acte premier de la fécondation comme la victoire de l’Un, the best of the best, sur tous les autres cons trop à la ramasse pour être en tête. On valide alors la thèse de la domination de Un sur Eux, de Je sur Ils. Juste en passant c’est exactement ce que nous faisons au quotidien dans bien des actes de notre vie de tous les jours. On part du principe d’une autorité supérieure (à soi) et on valide ou on rejette les choix de cette autorité en fonction de notre névrose Attirance / Répulsion. Je ne vais pas rentrer dans les détails.

Exister pour propager La vie ?

Ou bien nous pouvons envisager ce mythe fondateur de la course du petit gamète vers la grosse Ovule comme une course de relais ou des milliards et des milliards de spermatozoïdes se donnant la main pour créer un flot permettant à l’un d’entre eux de propager l’espèce. Si c’est Maurice tant mieux mais si c’est Paolo c’est bien aussi.

La vision du monde serait radicalement différente. La lutte pour le podium n’aurait alors plus aucun sens. Le sommet de la pyramide n’existe que parce que les pierres en dessous de lui le soutiennent ! Nous ne sommes plus là dans de la compétition mais de l’émulation. Peu importe le vainqueur pourvu qu’il fasse le job ! Il ne réussit pas, no soucy on remet ça 🙂

Dominer ou exister, fais ton choix !

Vous croyez que je vis dans le monde des bisounours ? Prenez le temps d’y réfléchir deux secondes. Si la course pour le pétage de rondelle de la divine Ovule était si évidente, nos chers spermatozoïdes se tireraient dessus, se boufferaient le nez. Or il n’en est rien. Au contraire !

On pourrait penser que c’est la sélection naturelle ? Peut-être bien mais justement, jusqu’à preuve du contraire je ne connais pas de spermatozoïde flinguant sa santé aux pilules bleues pour arriver le premier. Car la compétition sexuelle c’est aussi ça ! La prise de risque pour pouvoir rester le mâle alpha même quand il est temps de mettre le pavillon en berne et de passer à autre chose.

La compétition entraîne de fait un vainqueur et un vaincu. Notion qui au passage est totalement étrangère aux cultures dites primitives. De ce fait découle une vision du monde verticale où il y a toujours un con au dessus de soi. Dieu étant un peu le big boss du truc. Cette vision du monde verticale engendre des forts, ceux qui sont au dessus (de soi), et des faibles, ceux qui sont en dessous (de soi), le but étant bien sûr d’être le plus fort … Dieu … Si c’est pas de l’ego absolu ça, je sais pas ce que c’est.

La compétition sexuelle : une compétition avec soi même

La recherche de compétition sexuelle (ou autre, j’insiste) montre simplement notre manque d’assurance et d’estime personnelle. Manque d’estime dont découle ce besoin féroce de clamer au monde notre valeur. Le besoin du trophée, la médaille en chocolat qu’on va pouvoir montrer pour justifier ce mensonge : « je suis plus, je suis meilleur que (l’autre con à ma droite) ».

La compétition sexuelle n’est que le reflet de notre manière d’envisager le monde. Un monde qui flatte l’individualisme et fait peur aux individus ou un monde qui prône la coopération et l’émulation des individus entre eux pour le bien commun.

Alors être vraiment original, finalement, ce n’est pas savoir faire l’hélicoptère avec sa bite ou des geysers avec sa chatte mais bien plus simplement savoir être présent à l’instant sans se soucier d’une quelconque norme.

L’esprit de compétition vous fera gagner rapidement un petit avantage mais sur le long terme c’est toujours l’authenticité qui finalisera votre relation. Le compétiteur lèvera des meufs ou des mecs. L’être Humain authentique sera amoureux. Il rira, pleurera, aimera et vivra sa longue et belle vie. Le champion, lui, passera et disparaîtra en sortant de la douche.

Il est temps de choisir entre continuer à valider la compétition pour savoir qui c’est qui a la plus grande ou bien passer à la coopération et à l’émulation pour faire tous ensemble raisonner ce grand cri : « Oh oui mon loup prends moi fort ! »

Et là je suis écroulée de rire, je viens de vous faire l’apologie du gang bang sans m’en rendre compte 🙂

Allez Lundi on rentre dans les détails, le besoin d’être original …

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Cet article a 2 commentaires

  1. Emma

    Charlie, rigolo et intéressante ton analyse. Cette histoire de pyramide me fait penser au système capitaliste financier qui va probablement se casser la tronche, remplacé par l’économie collaborative, l’époque post moderne, qui arrive à grand pas, qui est même déjà là. Mais face à ça, nos politiques demeurent aveugles. ils ne comprennent pas les enjeux. C’est surement en partie pour cette raison qu’ils sont devenus inaudibles auprès des jeunes générations.
    Excellente interview de Jérémy Rifkin où on voit bien que les industriels, eux, commencent à prendre en compte cette révolution https://www.telerama.fr/idees/jeremy-rifkin-ce-qui-a-permis-le-succes-inoui-du-capitalisme-va-se-retourner-contre-lui,117006.php

    1. Charlie F

      hihihi tout à fait, en fait tous les systemes se ressemblent les uns les autres vu qu’il sont toujours faits par les mêmes individus. Finalement on ne crée que des extensions de nous mêmes
      Comme toi je pense que les temps changent, aussi bien dans le sexe que dans l’économie – merci pour le lien- d’autres formes sont en train d’émerger. Alors l’ancien monde, l’ancienne façon de voir râle, lutte, se débat mais le vieux dragon est déjà mort.
      Le roi est mort vive les rois
      bisous

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