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Prenez l’imagerie de base de Barbie (et Ken) … Vous voyez ce que je veux dire : un monde merveilleux ou tout le monde il est beau, gentil, il sent bon la rose quand il fait des prouts, d’ailleurs il ne proute pas puisque … Ben c’est Barbie. Barbie est en gros l’antithèse de la Nature et des Baba, plus ou moins cool. En gros le pull en cachemire qui sent encore le mouton, le cheveux hirsute et la chaussette 100% poil directement intégrée à la jambe.

Natural girly : Baba barbie c’est possible !

D’un coté donc le monde des babas ou il est relativement mal vu de se pomponner, d’aller chez l’esthéticienne. Un monde ou les talons au dessus de 3 cm sont d’immondes plateformes conçus pour assujettir la femme au rôle de poupée juste bonne à mettre en valeur môsieur. Sans parler des babas bio qui vont voir les ostéo, la le talon c’est carrément l’antéchrist (je suis fille d’ostéo)

De l’autre coté le monde rose et turquoise des Barbies ou tout est tellement tenue, lissé, maniéré et étudié que finalement rien ne bouge. Je connais personnellement des filles (et quelques gars) pour lesquelles être vu par son conjoint avant d’avoir pris une douche mis les faux cils et 1 cm de fond de teint n’est juste pas envisageable. Des gens pour qui le simple mot camping donne immédiatement de l’urticaire qu’ils cachent par 3 cm de crème « Givenchier » full perturbateur endocrinien …

Je viens d’un de ces mondes et pourtant j’habite, vie et travaille dans le second. Ces deux modèles seraient ils sexy compatibles ? La Barbie peut elle être baba devant la nature et la Baba peut elle se détendre en talon aiguille ? Tatatan !

Intermède photographique

« Nous sommes des baba …  » (1)

Au départ je viens donc du monde des babas (super cooool). Un univers super pratique ou le corps existe mais ou on le laisse « libre ». Alors libre ça c’est en théorie parce que derrière c’est surtout on ne s’en occupe pas. Mais la liberté demande justement qu’on s’occupe d’elle, comme l’amour et les relations soit dit en passant. Dans le monde réel des « babas » c’est surtout là névrose, le laisser aller et le refus de cette réalité qui a pris la place sur l’aspect roots.

Dans le monde merveilleux du naturel et de ‘l’AÎtre » avant « parAÎtre » l’épilation, les talons aiguilles, la petite jupette et les visites chez « l’esthétichienne » toute les trois semaines c’est pas vraiment bien vu. Le prétexte : le retour aux sources de l’humain.

Bon faut dire aussi que les talons aiguilles et la jupette pour marcher dans la campagne c’est pas le top. Oui mais voilà même dans les tribus primitives et de manière générale énormément de mammifère prennent soin de leur corps et se font belles / beaux. Au passage d’ailleurs c’est plus souvent le mâle qui a le ramage alors que dans notre monde zumain c’est la femelle… JDCJDR.

Le coté barbie des baba

Le primate, sapiens ou pas, de base a donc son petit coté barbie. D’ailleurs si nous observons bien la vaste tribu « Baba » (2) on peut observer ce coté soigné et délicat lors de multiples activités. le Baba qui fait la confiote prend grand soin de faire des jolies étiquettes, collées bien régulièrement sur son bocal qu’il aura souvent choisi avec grand soin.

Un autre exemple : Quand le « baba » moyen doit choisir le moindre objet, ustensile, vêtement pour son home sweet home il met juste deux heures et pése le pour et le contre. Y a-il trop / pas assez de colle, quels matériaux sont employées, le bilan carbone, le fil de la lampe fait il bien les 1.20 m nécessaire ni plus ni moins .

Ou encore avant d’acheter un livre : Est-il reconnu par l’élite de ma sous caste ? A-t-il commis quelques crimes de lèse-écriture comme une blague un peu foireuse ou un propos limite. Coluche par exemple est maintenant intello baba compatible mais ne l’était pas en 80. On peut lire Céline mais pas Finkielkraut… Le monde des apparences, Barbie way of life existe ici aussi !

Oh encore des photos

I’m a barbie girl in a barbie world (3)

Je suis grande, je suis fine, j’ai la peau lisse comme une bâche plastique. Mes seins pointent à la face du monde avec autant de fermeté que les (faux) diamants que j’ai à chacun de mes doigts. Je trottine toute la sainte journée à la recherche du mascara ultime qui propulsera mes (faux) cils à la longueurs idéale de 80 cm. Je suis Barbie et j’adore ça !

Nous vivons dans un monde ou l’image est impitoyable. Chacun d’entre nous est immédiatement jugé et jaugée sur un simple regard. Métro, boulot, disco, en famille ou entre ami.e.s. Si t’as pas le look, la tenue, le langage, le comportement t’es de suite éjectée ! Alors Barbie oeuvre, sculpte son corps, son apparence, ses émotions pour rentrer dans le moule indispensable « du seins des saints ».

Le but garder le contrôle absolue de son image. Être irréprochable, inatteignable… En un mot sur (in) humaine.

Être Barbie c’est un taf à plein temps ! Il y a bien sur les heures passées en pomponnage, coiffage et manucurage mais il y a aussi tous le temps passé en salle à sculpter son corps. La gigantesque bataille pour faire disparaître l’inéluctable emprise du temps demande un effort quasi permanent. La Barbie, ou le Ken, lambda, j’en connais, ne peuvent pas concevoir de sortir ou même d’être vu sans avoir auparavant passé 40 minutes dans la salle de bain. Je dis 40 minutes ça c’est juste pour aller boire un café au bistrot d’en face, je précise !

Mais parfois Barbie pète un coup

Alors attention c’est une allégorie de prout ne vous trompez pas ! Dans le monde rose, lisse et parfait de Barbie faire sortir un son de son trou du cul c’est #NoWay . Je vous dit même pas d’en faire sortir une odeur. Mais voilà toute cette tension, ces interdictions pour empêcher la nature de s’exprimer et d’exister ca crée une pression dont vous avez même pas idée. Je blague pas.

Donc parfois Barbie se lache et craque. La femme apparait derrière le vernis. Ca pleure à gros sanglots, ça se vautre dans le canap sous 12 polaires et 3 litres de nutella. La Barbie traîne des pieds, slalome entre les culottes sales et les pots de yaourt vide pour atteindre ses grosses pantoufles en poil de synthétique ou tu pues des pieds dedans… Finalement pas si loin du monde « roots » de baba land.

Alors tou.te.s des Baba Barbie ?

Barbie c’est le monde des apparences, toujours trompeuses. Baba le monde du roots qui pue toujours un peu. Nous sommes un savant mélange des deux, je crois même que nous ne pouvons pas vivre l’un sans l’autre. Ou alors nous devenons des portraits de matière médicale. Génial si notre partenaire est psychiatre mais invivable sur le moyen terme et morbide à terme.

La Nature est multiple ! Les arbres, les Vivants sont multiples ! Je vous en avais déjà parlé dans cet article.

https://charlie-liveshow.com/charlie-tantra/soyons-multiples-soyons-uniques/

Nous pouvons fraterniser avec nous même !

Quand nous enfilons des talons de 14 cm la vieille monitrice d’équitation n’est pas obligé de maugréer « ha ben voilà tu vas encore faire ta poufiasse ». Tout comme quand nous prenons quelques jours dans le Cantal, là ou les photos ont été prises, en mangeant moult laitages, quelques viandes et vinasses réjouissantes la barbie qui sommeille n’a pas à chanter en boucle « ma femme a grossi … » (3) .

Nous pouvons très bien porter le full pink style, prétendre que nous sommes 100% Licorne et en faire un style de vie et pour autant aimer sortir du lit, traverser la rue pour boire un café avec des croissants en fumant une clope, roulée.

Il est dans les capacités humaines de péter en posant une pêche (pas barbie compatible) le matin et 2 heures plus tard faire son stretching avec un legging rose et des couettes parfaitement ajustées. Ou après son Yoga with Adrienne et sa lecture des dernières paroles de « mètre Houpa » baiser comme une petite chienne au point d’en faire péter nos faux cils !

Un monde ou Nature, simplicité et un doigt de raffinement feraient bon ménage au lieu de s’éloigner l’un de l’autre comme actuellement. Un monde ou Barbie prendrait 3 kilo et ou Baba s’épilerait la toison avant d’aller à un concert de métal vous croyez pas que ce serait un pas vers le paradis ?

Au passage les concerts de métal sont rarement appréciés des Barbies comme des Babas… Comme quoi y a déjà des atomes crochues non ?

Liens & Autres

Conseil « filmesque », même s’il a pas mal de défaut, revoyez le film Bimboland avec Aure Atika et Judith Godrèche

(1) un tube galactique des VRP plein de dérision et d’humour très … caustique ? non c’est juste les VRP et c’est tellement bien vu ! Nous sommes des babas

(2) Alors mille fois désolée de faire des regroupements à la louche et d’ainsi rétrécir la vaste diversité des comportements et groupes sociaux culturels humains à deux groupes mais sinon ça prendrait 800 pages. En plus je ne suis pas sociologue et encore moins ethnologue.

(3) le tube interstellaire de Aqua tout en rose et turquoise Barbie girl

(4) référence encore une fois à la chanson des VRP « ma vache a grossi »

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Cet article a 3 commentaires

  1. Pallilogie

    Moi j’aimais bien me revendiquer féministe, punk, anar et faire ma Barbie ! Je n’y ai jamais vu la moindre contradiction… Maintenant, je ferais plutôt ma Babar, mais je m’en fous, j’aime m’aimer et séduire comme je suis avec les armes qui sont les miennes.
    J’aime être trop grosse et trop vieille pour porter des tenues de Barbie, mais sous mes vêtements socialement acceptables, avoir des dessous affriolants…
    Je ne peux plus être une Barbie, mais ce qui me reste de mon enfance, c’est la possibilité, à défaut d’être une poupée, de me transformer en pochette surprise… de celles que l’on ouvre avec l’étonnement renouvelé de ce qu’on trouve sous l’emballage !
    J’adore vraiment tes articles, poupée ! J’aime les réflexions qu’ils font naître en moi.
    🙂

    1. Charlie Fortenis

      Yes excellent c’est ça le truc c est jouer à la baba, jouer à la barbie en fonction des temps et des lieux car n’oublions pas que tout ça c est quand même une grosse blague n’est il pas ?
      J’adore car comme tu lis vite ça me fait déculpabiliser d’écrire des articles que certains disent trop longs 😀

  2. Pallilogie

    Trop longs ? C’est une blague !
    Tu nous offres le choix de laisser vagabonder nos réflexions… un mot, une étincelle et une phrase plus loin, une autre idée… comme les maillons d’une chaîne… on dirait qu’elle serait neuronale, la chaîne… !
    Tes articles me conviennent, alors je te le dis « ils sont parfaits et ont la bonne longueur ». 🙂

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