L’éducation d’une demi vierge. Un titre évocateur pour ce petit bijou de littérature érotique de 1908 dont l’auteur est, hélas, anonyme. Sophie Rongiéras, qui est la fondatrice des éditions La Musardine, est tombée dessus un peu par hasard. Elle farfouillait dans les étagères d’un libraire spécialisé en érotisme quand un client inconnu lui met un livre entre les mains en lui glissant « celui là je vous le conseille » et disparaît.
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Un petit joyau de la littérature érotique clandestine
Ni la couverture, ni le titre ni l’auteur ne l’inspirait. Et puis vient la lecture. Etrange. Des alternances entre langage franchement cru et mièvreries, quelques incohérences dans le texte. Sophie Rongiéras, fine connaisseuse, en est certaine : elle a dans les mains un « fake ». Un livre probablement clandestin réécrit dans les années 50, édulcoré, puis réédité. Elle part à la recherche et de l’auteur, et du texte de départ. L’auteur, il restera anonyme.
Quant au texte original, il fait en fait partie d’une pentalogie parue au tout début du 20ème siècle, répertoriée sous le nom « L’Education d’une Demi-Vierge ».
L’éducation d’une demi vierge – podcast
Au coeur d’un couvent une jeune fille …
… vit une initiation pas très catholique. La demi-vierge, celle qui va recevoir une éducation pas très orthodoxe, c’est Edmée. Suite au divorce de ses parents, elle est placée à 15 ans dans un couvent. Mais le couvent n’est pas forcément le lieu pieux que l’on imagine. Là, elle va être prise sous l’aile de deux anglaises, qui vont lui faire découvrir les joies du lesbianisme, du gougnottage de motte, du léchage de mimi.
Bon, faut dire que la jolie Edmée avait déjà un peu commencé avant, avec sa copine Lucie. Ben oui mais bon, voire à 14 ans, sa mère se faire joyeusement chevaucher par son amant, qui en même temps qu’il entreprend la mère, en profite pour caresser gentiment la fille, ça vous dévoie la plus angélique des jeunes filles. D’ailleurs, au couvent, Edmée va devenir soeur Angèle, angélique, pieuse et modeste le jour, mais véritable goule assoiffée de mimis et de conins de tous âges ! Et puis, quand sa mère la sortira du couvent, Edmée découvrira les joies de l’amour en famille !
Comme vous le voyez, la morale en prend un coup dans l’aile. Orgies lesbiennes au seins même d’un couvent, amours incestueux, ménage à trois entre la mère, la fille et l’amant de la mère … Et c’est pas fini !
Ils étaient chauds bouillants en 1906 !
Le texte a été écrit au tout début du 20ème siècle, en 1906 à peu près, et pourtant croyez moi, ni l’écriture ni les situations décrites ne semblent vieillottes ! D’ailleurs L’éducation d’une demi-vierge se lit avec beaucoup de plaisir. Alors certes, on parle de conins et de mimi plutôt que de chattes ou de foufes, m’enfin, elles n’en sont pas pour autant dégoulinantes et excitées au possible !
L’écriture est super fluide, et jamais, malgré des situations des plus scabreuses, il n’y a la moindre once de glauquitude. Au contraire, le sexe est sublimé je trouve. Joyeux, lumineux, un joli pied de nez à la morale. Et le plaisir, la sexualité débridée se mêlent à la tendresse. Un vrai régal à lire. D’ailleurs, vous pourriez bien vous retrouvez la main dans la culotte pendant votre lecture …
1 auteur, 1 livre
Merci infiniment à La Musardine. Déjà pour exister, puis pour tout le travail qui est fait pour que vive et rayonne la littérature érotique. Ce livre fait partie de la collections Les Lectures Amoureuses, une collection à petits prix qui publie des grands classiques comme des auteurs / autrices contemporain.e.s. Et jusque là, je n’ai jamais été déçue.
Si vous voulez lire l’intégralité de L’éducation d’une demi-vierge, petit bijou de la littérature clandestine, allez faire un tour sur le site des éditions La Musardine.
Besos, et à la s’maine prochaine, si le coeur vous en dit !