Une soumise peut elle être Libre ? Réflexion sur la soumission et la liberté

  • Dernière modification de la publication :23 août 2024
  • Post category:Culture érotique
  • Temps de lecture :27 min de lecture

Prendre un peu de recul et s’interroger sur ses pratiques ne fait jamais de mal. La question du moment : une soumise peut elle être libre ? La soumission à un « maître » implique-t-elle forcément l’assujettissement et l’emprisonnement ? Le fait de choisir « volontairement » d’être soumis.e ne nous rend-il pas plus libre que la personne qui se contente d’une liberté de façade, convenue et convenable à l’ordre ?

La sexualité, comme souvent, permet de grossir le trait de nos comportements verticaux qu’on « pastellise » pour ne pas en voir la profondeur. Pour moi le cul est, en plus d’une pratique souvent fort agréable, un terrain d’investigation pour découvrir mes méandres psychologiques. Puisse ce petit moment de réflexion autour de la soumission et de la liberté vous être utile pour mener votre propre exploration.

Une soumise peut elle être Libre ?

Bon je ne sais pas pour vous, mais pour moi le rapport à la soumission n’a jamais été simple. Une sorte de valse sur le mode je t’aime moi non plus qui m’a souvent fait vriller le cerveau. Car soyons honnêtes, j’adore être prise, j’adore me sentir comme une chienne qu’on baise, j’adore m’abandonner. Quand je mate un porno où la fille est soumise, ça m’excite, indéniablement. Donc oui, j’aime être soumise.

Et en même temps ça me fait tellement flipper. J’ai tellement peur de ne pas contrôler, de ne pas gérer. J’ai une peur viscérale d’être à la merci de qui que ce soit. J’ai peur qu’on me fasse mal, qu’on m’oublie, qu’on me nie. Et paradoxalement, dès que je baise je vais chercher l’abandon total. Quand je baise, je cherche à m’oublier, à connecter avec une partie de moi hors de mon mental, ce petit mental dictateur qui cherche à tout régir et tout contrôler.

En gros mon rapport à la soumission est similaire à mon rapport à l’autorité. J’adore être une bonne élève, avoir de bonnes notes et une tape sur la tête. J’adore suivre des directives car je n’ai pas à décider ni à prendre en charge quoi que ce soit. Mais en même temps je déteste obéir, je ne supporte pas qu’on m’impose et qu’on me force à quoi que ce soit, je me sens niée sitôt qu’on me contredit.

D’où mes interrogations : une soumise peut-elle être libre ? Peut-on aimer obéir tout en étant autonome et indépendante ? Comment mettre d’accord les différentes parties de moi, celles qui aiment se soumettre et obéir, et celles qui aiment affirmer leur originalité, leur indépendance, celles qui aiment décider ?

Mais surtout : être soumise, est-ce être une victime ?

Pourquoi j’aime être soumise

Pourquoi est-ce si difficile pour moi d’affirmer que oui, j’aime être soumise sexuellement ? Pourquoi est-ce si dérangeant ? Parce que Oui, j’adore être soumise, qu’on me donne des fessées, qu’on me prenne comme une chienne. Si j’arrête de me mentir, j’aime le sexe intense et brutal, je n’aime pas quand ça fait mal, j’ai pas de tendance maso, mais j’aime que ce soit animal.

J’aime le côté bestial du cul, ça me reconnecte à ma propre bestialité, à mon animalité. C’est le moyen le plus efficace que j’ai trouvé pour faire taire mon cerveau. Y en a peut-être d’autres mais celui qui passe par le cul me convient très bien pour l’instant.

Me reconnecter à mon animalité me ramène à la simplicité et à la paix. Quand je redeviens animale, j’arrête de réfléchir et de me poser des questions zexistentielles, un peu comme celle là. J’arrête de m’interroger sur moaa, ce qu’on pense de moaaa, je cesse de couper les cheveux en 128, j’arrête le doute, je ne pense plus, je suis. Simplement, je suis et je vis.

Quand je baise, quand c’est bien animal, je reviens au présent, enracinée dans mon corps, mes tripes, je sens mon coeur pulser, j’entends mon souffle, je suis à l’intérieur de moi, reconnectée. Au présent. Simplement là.

Et quand je me soumets, telle une chienne devant son alpha, ça renforce encore cette sensation. Je m’allège, je ne me pose pas de questions sur quoi faire, comment faire. Je suis le fil, je suis ce qu’on m’impose et surtout, je m’abandonne, je fais confiance. Je me laisse faire, je me laisse mener, sans crainte, car je sais qu’au bout, c’est moi que je vais trouver, la Charlie animale, simple et vivante.

Je me sens aimée, connectée à la Vie qui circule partout autour et à l’intérieur. Nul besoin de me sentir aimée par un tel ou un tel, je me sens aimée par l’Univers, et personne n’a d’aussi grands bras que lui !

Ben dis comme ça, je me demande pourquoi ça peut m’emmerder une seconde d’être soumise. C’est vrai, y a du plaisir, de la joie, de la confiance, de la connexion à soi et à la Vie. Il est où le souci ?

Pourquoi je déteste être soumise

Ben oui, c’est vrai ça, quand je récapitule pourquoi j’aime ça, quelle drôle d’idée de détester ça. Du coup pourquoi je déteste être soumise ? Première réponse spontanée : parce que c’est maaaal ! Oui, c’est maaaaal, très très maaaaal !

Par rapport à mon conditionnement, mon éducation, la morale dans laquelle j’ai grandi, être soumise, c’est subir, et subir c’est pour les nazes. Quand t’es quelqu’un de bien, quelqu’un au top, tu gères, tu décides, tu imposes, tu es le maître de ta vie, voir le maître de la vie en général ! Ellon Musk for ever (ou pas)

Si j’analyse ce que je viens d’écrire, je me rends compte que j’ai été élevé dans une logique de dominante, où soumettre le monde est une valeur positive. Tu soumets la vie à tes caprices, tu contraints les autres à satisfaire tes désirs. Ca, c’est glorieux ! Ca, ça a de la burne ! Ca c’est être une femme forte et moderne !

Ouais, alors là du coup la partie non primitive de moi, celle que les adeptes de la loi du plus fort nomment « l’humanisme » ou le côté « islamo-judeo-bolcheviquo-anarcho-syndicaliste » est moyen d’accord pour attribuer du positif au côté dominateur-écraseur. Mais ça c’est de la morale, on va pas s’en occuper aujourd’hui.

Par contre voilà le noeud du problème : Être soumise, c’est mal. Mais soumettre les autres, c’est mal. Du coup, quoi que je fasse, ça sera jugé et condamné. En somme c’est un formidable moyen de ne jamais être heureuse ! Un merveilleux stratagème pour me juger et me détester à l’infini !

Pour résoudre ce noeud gordien, il va falloir sortir de l’émotionnel et du jugement moral, et revenir aux bases, les sensations, pour décortiquer un peu ces putains de préjugés sur ce qui est bien / mal.

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Se soumettre à ou dominer l’autre

Ok, sans aucun argument pour l’étayer, quelque chose en moi hurle que soumettre les gens c’est mal. Très bien. Alors la voix qui hurle, tu te calmes, et on va au coeur du problème. Au delà de bien ou mal, depuis longtemps quelque chose en moi ne comprend pas bien pourquoi certaines personnes peuvent décider pour d’autres ce qu’elles ont le droit ou pas de faire, et peuvent donc, par extension, les soumettre sans leur consentement.

Pourquoi « on » décide que deux garçons qui couchent ensemble c’est dégoûtant ? Pourquoi « on » décrète que si t’as la peau noire ou caramel, ou jaune, tu vaux moins qu’un Alsacien blanc qui rougit au soleil ? Que si tu viens de l’autre côté de la montagne, on peut joyeusement t’exploiter car ta vie vaut moins que celle de ceux qui viennent du bon côté de la montagne.

De manière assez objective, on est tous, grosso merdo, foutus pareil non ? On est tous faits de la même matière, on a les mêmes organes, un cerveau, un coeur, bref, rien qui justifie la soumission légitimée et imposée. Alors pourquoi décréter que certains valent plus que d’autres ? Et que ceux qui valent moins, on peut les exploiter, zigouiller, violer, piller sans vergogne ?

Au final pourquoi on oppose toujours deux choses potentiellement complémentaires ? le versant sud au versant nord d’une montagne, la peau beige à la peau chocolat et, au final, le masculin au féminin ?

Petit rappel de base, de manière plus ou moins consciente mais toujours automatique, on rattache ce qui est actif, agissant, vigoureux, dur au masculin et tout ce qui est passif, réceptif, délicat, fluide au féminin.

Nous valorisons le dominant, l’actif, le winner

Premier constat : Nous vivons dans un monde qui glorifie la domination. On glorifie les winners, ceux qui dominent les autres en course, en natation, en argent, en puissance. On glorifie bien sûr l’homme qui domine la nature et la soumet à ses besoins. Idem sur celui qui domine les animaux et son animalité (ambiguïté) et, of course, les autres êtres humains.

Vous trouvez que j’exagère ? En général, on préfère s’imaginer à la place de Bernard Arnault qu’à la place de Diogène, le clodo du coin, fut-il un des plus grands penseurs de l’antiquité.

Mais pour être Bernard Arnault, ou n’importe quelle figure de « réussite », combien de vies sont piétinées ? Combien de forêts détruites et de « petites » gens méprisées ? Cette domination va très loin, sur son propre corps, qu’on domine, qu’on soumet à nos exigences, vous avez vu la vie de Céline DIon ou Madonna ! Ou mieux, demandez à un professionnel de santé l’état de délabrement de nos chers sportifs professionnels. Des médailles pour montrer notre suprématie sur la matière en échange d’une quasi absence de vie, super !

Avoir la gagne, c’est être volontaire, c’est se battre pour réussir ! Et pour réussir, tous les moyens sont bons, non ? Car ce qui compte, c’est le résultat !

Bref, tout autour de nous glorifie le succès et méprise l’échec. Tout le monde, moi inclus, préfère réussir plutôt qu’échouer, gagner plutôt que perdre. On n’applaudit que très rarement les perdants, seuls comptent ceux qui ont la win ! Qui dominent leur sujet !

et méprisons le soumis, le passif, le fail

En soi, gagner n’est pas un souci. Réussir, c’est chouette. Il vaut mieux réussir à choper une antilope plutôt que crever la dalle, on est d’accord là dessus ! Mais pourquoi avoir besoin de rendre négatif l’échec, l’erreur, le fail, le loupé ? Comment gagner si on ne perd pas ? Comment évoluer et apprendre si on refuse ou qu’on décrie l’échec ? A ce sujet, Space X de mr Musk en a pourtant fait sa philosophie…

Dans notre monde, perdre, être soumis, être le passif, celui qui reçoit, et donc par extension le féminin est globalement méprisé, jugé négativement. Pour faire simple, réussir, c’est mieux que perdre. On a créé une échelle de valeur où échouer, se soumettre, recevoir, est bien en dessous de gagner, dominer, réussir, conquérir.

Mais sans échec, quand est-ce qu’on apprend ? Si on ne perd jamais, quelle valeur a ce qu’on gagne et ce qu’on perd d’ailleurs également ? D’ailleurs combien de personnes s’aperçoivent toujours trop tard que leur succès leur coûte en réalité bien plus cher que ce qu’ils croyaient ?

Combien de gens regrettent d’avoir dit ou fait ça, en gémissant « ah, si j’avais su ! » ? Si j’avais su que je pouvais perdre ! Si j’avais su que sans aucun doute, je perdrais, j’aurais peut-être savouré ce qui était au lieu de fantasmer ou de me battre pour avoir plus, toujours plus, toujours autre chose.

Et si, au lieu de préférer l’un à l’autre, de choisir entre échec et réussite, domination et soumission, on trouvait une troisième voie, une voie qui intègre les deux, sans jugement de valeur sur l’un ou l’autre ? Pour gagner, il faut perdre, et à force de perdre, on finit toujours par gagner. Oui, on dirait de la pensée chinoise mais n’est-ce pas une réalité ?

Nous mettons en compétition échec et réussite alors que ce sont des valeurs complémentaires totalement indissociables l’une de l’autre.

La plus belle démonstration s’appelle le temps, l’âge, et même Bernard Arnault, avec tous ses milliards, arrivera dans un corbillard. Le sien aura coûté des milliards en vie et aura des poignées dorées, les nôtres seront en bois blanc. Le résultat sera le même, on sera bouffé par les vers. La vie/mort gagne toujours alors … est-ce bien malin de croire qu’on domine quoi que ce soit ?

Du coup, si on pense au coût global de nos victoires et à leur relativité, si on pense à nos milliards, à nos concepts pleins de « moi je » et de moralité conjoncturelle, pire, si on chiffre le prix réel de notre domination sur la nature, est-ce qu’avoir la win, est-ce qu’être un rugbyman pro de 50 ans avec des articulations de petit vieux de 85 ans, c’est vraiment si « winner » que ça ?

Se soumettre, c’est subir !

Ah, voilà un préjugé qui a la vie dure, en tous cas moi je me le coltine bien. Je peux admettre que oui, échouer c’est apprendre, mais quand même, faire partie des soumis, c’est faire partis des perdants, et c’est subir le joug de ceux qui gagnent.

Oui, j’ai été élevée dans une ambiance assez teintée de compétition, et se dépêtrer de son conditionnement, c’est pas toujours simple, et surtout faut s’expliquer longtemps en quoi cette croyance à laquelle on s’accroche n’est pas forcément fondée, ni maline.

Se soumettre ça veut dire quoi en vrai

Alors gros rappel, surtout à moi même. Se soumettre, ça signifie se ranger sous l’autorité de quelqu’un. Il y a donc un choix, on est actif, on choisit consciemment de se ranger sous l’autorité de quelqu’un, en toute conscience.

C’est d’ailleurs la base des jeux de Domination / Soumission. D’une, ce sont des jeux, et de deux, c’est un accord entre les 2 parties. L’un s’en remet à l’autre, l’un accorde autorité à l’autre et se range sous son autorité.

Se soumettre c’est d’ailleurs, aussi, le principe de la foi. S’en remettre totalement à une autorité. La foi n’est pas la croyance et de fait elle n’a que peu de lien avec le dogme d’une religion, mystique ou laïque. La foi peut être la confiance absolue en la Vie, la confiance absolue dans le fait que je vis exactement ce que je dois vivre, ce qui me fera grandir et évoluer. Alors, si je vis exactement ce que je suis censée vivre, comment pourrais-je subir quoi que ce soit ? Comment pourrais-je être la victime de quoi que ce soit ?

Mais revenons à la soumission, le fait de se ranger sous l’autorité de quelqu’un volontairement est donc un choix, une action de notre part. J’ai bien dit de se ranger, et pas d’être rangé.e. La soumission est un choix, s’il n’y a pas d’accord, qu’on est soumis de force, ça devient de l’esclavage.

le soumis choisit lÀ oÙ l’esclave subit

L’esclave subit, car il n’a pas choisi de se ranger sous l’autorité de quelqu’un, on le force. Dans un cadre sexuel, c’est la différence entre la soumission, qui est un jeu, un accord conscient, et le viol. Ca fait quand même un gros gros écart !

Alors vous me direz que l’esclavage, c’est quand même plus trop d’actualité sous nos latitudes. Ah bon, vous êtes sûrs ? Sans parler des esclaves économiques ou des esclaves familiaux, si être esclave, c’est aussi être soumis à une autorité sans l’avoir choisi, moi je crois qu’il y a beaucoup d’esclaves.

De manière très simple, à chaque fois que je redoute le regard des autres, à chaque fois que j’agis par peur de ne pas être conforme, par peur d’être rejetée, de ne pas être aimée, à chaque fois que j’obéis par peur de perdre mon travail, mon statut social, mon confort, je suis, ni plus ni moins, qu’une bonne esclave, servile et corvéable à merci.

Idem, chaque fois je subis la pression sociale, la morale ambiante et le conformisme, je deviens une esclave, comme vous, comme ma mère, mon père. L’esclave de la norme, l’esclave d’habitudes culturelles, et bien sûr l’esclave de mon conditionnement, de mes névroses et de mes peurs.

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Soumise et libre, puissante et perdante

Je sais pas vous mais moi, ça, ça me casse profondément les couilles de réaliser que je suis une esclave. Ma suffisance déteste l’idée d’être une esclave par lâcheté, non conscience, ou pire, auto mensonge ! Le pire là dedans, c’est que pour briser les chaînes de cet esclavage à notre image et aux conventions, il suffit d’accepter…. l’échec ! Facile ? Ben non, pas du tout, mais par contre c’est très simple.

Le dilemme est le suivant : J’ai peur de l’échec car si je rate, je suis un looser et on n’aime pas les perdants.

RÉACTION A :

Tout ça c’est trop compliqué pour moi, j’ai pas le choix, c’est pas vrai, c’est comme ça, on y peut rien, lalalalalala je t’entends pas. C’est pas très très constructif, mais j’ai fait ça pendant très longtemps, jusqu’à mon deuxième AVC, donc vraisemblablement vous aussi vous allez faire pareil.

RÉACTION B :

Si j’aime obéir à mes peurs, je leur donne autorité. Auquel cas, je choisis et je suis soumise, donc volontaire, à mes peurs et au conditionnement social. Du coup je choisis sciemment d’être dans le camp des loosers, puisque je suis soumise. Je réussis car j’ai trop peur d’échouer, mais en réussissant, j’obéis à mes peurs, donc je suis soumise à mes peurs, donc je fais partie du clan des loosers.

Dans ce monde où perdre c’est mal , si je choisis de me soumettre, de laisser gagner mes peurs et la pression sociale, au final, j’invalide ma peur d’échouer puisque j’ai choisi d’échouer face à ma peur ! De fait je reprends le pouvoir sur mes peurs et mes névroses, je sors de l’esclavage. Je suis soumise à mes peurs, et non esclave de mes peurs. C’est un choix conscient et volontaire, je réussis à accepter une défaite. C’est vicieux mais dans les faits, vous gagnez votre défaite.

RÉACTION C :

Troisième voie, je refuse d’être l’esclave de mes peurs et donc je leur fais face en échouant volontairement ! En somme, ici aussi l’échec est volontaire mais ici l’échec est non seulement accepté mais il est carrément voulu et transformé en victoire. C’est le renversement de valeur échouer = gagner qui me donne la victoire sur ma peur de l’échec ! Il en va de même pour notre image, notre volonté d’être aimé, etc….

En somme, quelle que soit la voie qu’on prend, A, B ou C, personne hormis nous ne choisit à notre place.

Qu’on choisisse la voie de l’esclave, qui subit la vie en se racontant qu’il n’y peut rien (A). Qu’on choisisse de se soumettre à nos peurs, et donc d’admettre notre faiblesse (B), ou qu’on choisisse, par l’inversement des valeurs, de les affronter en perdant volontairement (C), en étant volontairement pas aimable, en brisant volontairement notre image, etc…

Donc quel que soit notre choix A – B – ou C, nous sortons du statut de victime, car rien n’est subi, nous choisissons toujours, plus ou moins consciemment.

De la théorie à la pratique il n’y a qu’un pas

Vous me direz que « c’est facile à dire, mais à faire c’est impossible ! » Ben si c’est possible, c’est pas facile mais c’est relativement simple. Et vous allez voir que cette notion de soumise qui est libre va bien plus loin que le cadre de jeux sexuels pour adultes consentants (même s’ils sont propres).

Prenons un exemple très concret. J’ai un boulot de merde, avec un chef injuste et humiliant, qui me permet de ramener de l’argent tous les mois pour payer ma piaule et nourrir mes gamins.

  • A – Je suis dans le déni et je continue à bosser et à être l’esclave de la pression sociale et de mes peurs. Je bouffe du xanax au kilo, je compense en buvant/bouffant/achetant/baisant/voyageant compulsivement, comme une grande partie de mes congénères.
  • B – Soit j’analyse concrètement mes options et je décide de ne pas pouvoir me passer de ce confort financier – social et j’accepte de me coltiner un chef humiliant et un boulot de merde.
  • C- Ou j’analyse tout aussi concrètement mes options et je décide de démissionner, quitte à être à la rue, à mendier, voler, ou, soyons fous faire du caming, du X et me prostituer pour vivre…

Quel que soit mon choix, il y a un prix à payer.

Dans le cas du choix A, le déni, il n’y a plus grand chose à faire ou à redire. La vie suivra son cours et vous, feuille à la merci du vent, vous suivrez le sien jusqu’à un caniveau, la rivière, puis le fleuve et la grande mer.

Dans les deux autres cas, à chaque fois que je sombrerai dans la plainte et la lamentation, il faudra que je me rappelle que j’ai choisi, B ou C. J’ai fait un choix en tant qu’être vivant conscient, en tant que non esclave. Je devrai me rappeler que ce choix m’empêche de subir et que le minimum de respect pour ma propre personne c’est soit de me tenir à ce choix, soit d’en faire un autre, qui lui aussi aura son prix à payer.

Sinon, si je me laisse aller à la jérémiade et à « la vie n’est qu’une pute », je ne fais qu’alimenter le statut de victime et d’esclave de celles et ceux qui n’ont pas voulu choisir. Je me transforme alors en esclave, en objet, en chose qui subit car elle n’a pas de volonté individuelle.

PODCAST érotique autour du sujet

Un exemple de soumission « érotique » qui va très très loin avec le roman érotique ROSE de Jule Mathias. Attention ici la soumission n’a rien d’un jeu érotique, la domination est totale, écrasante, vitale.

Une soumise peut-elle être libre ? Oui si elle assume son choix !

Pour résumer, dans nos vies nous avons tous, en permanence, des choix à faire. Enfants, les choix sont faits et imposés par nos tuteurs / parents mais après, une fois que nous sommes biologiquement autonomes, c’est à nous qu’incombe la responsabilité de choisir ou de subir (ne pas faire de choix).

Au final, vivre c’est choisir et être libre, c’est choisir quel « maître » nous gouvernera. Nos peurs sociales, nos peurs animales, nos besoins névrotiques, notre ego, notre morale plus ou moins kasher, notre besoin d’être aimé.e même pour de faux, notre besoin de contrôler, même pour de faux, ou notre besoin d’être « normal » ? Parfois, si on est assez tenace, d’autres options peuvent apparaître, mais c’est une autre histoire.

Se soumettre, au final, n’est que choisir l’autorité sous laquelle on se range. Peu importe le choix qu’on fait, le simple fait de choisir, d’exercer notre pouvoir de décision, nous sort de l’esclavage.

Ce qui nous embête tous, c’est le prix à payer en faisant un choix, ce qu’il faut, volontairement, accepter de déplaisant. Tout a un prix, tout demande un effort, de l’abnégation, et surtout de mettre son ego et ses « JE VEUX » sous le tapis. Mais c’est le prix de mon choix. De ma liberté.

Alors oui, un grand OUI. J’aime être soumise. Oui, j’accepte de perdre ! J’arrête de vouloir gagner à tout prix. Il faut que j’arrive à ne pas oublier que me soumettre, c’est juste assumer mes choix. Il faut que j’arrive à ne plus oublier que la soumise choisit son maître et que l’esclave, celui qui n’a pas fait de choix, est le seul à subir. Nier mes choix, c’est refuser ma liberté de soumise pour me transformer en objet, en esclave.

Et puis, pour revenir à du trivial, faut avouer que c’est quand même sacrément jouissif d’être prise comme une chienne ! En plus c’est l’autre, ce couillon de dominant, qui se tape tout le taf ! C’est con un dominant !

Bon maintenant à vous ! Alors la soumission, l’échec, ça vous fait quoi ? Vous aimez ça ? Vous avez du mal ? Vous trouvez ça pathétique, sublime ? Racontez moi tout ça !

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