1984 de Orwell & le porno. Le cul est il libre de se montrer ?

  • Dernière modification de la publication :9 octobre 2024
  • Post category:Culture érotique
  • Temps de lecture :21 min de lecture

En 1985, Desproges disait qu’on pouvait rire de tout mais pas avec n’importe qui. En 2024, je me pose la question : le cul est il libre de s’afficher n’importe ou et à n’importe qui ? A l’époque où faire du porno mais aussi, maintenant, en regarder est une honte ou un « suicide » social, à l’époque des ligues de vertu, du militantisme moral et juste avant cette connerie abjecte qu’est le no nut november, est-il encore possible d’envisager le cul, le sexe, comme un truc léger, ludique et joyeux ?

Peut-on utiliser la sexualité comme une source de dérision, voire d’auto-dérision ? Le cul est-il libre de s’exprimer sur la place publique ? Est-ce que la blague grivoise doit se cantonner entre ami.e.s qui ont trop picolés ? Vers où conduira la moralisation de nos pensées et de nos pulsions ?

Ça en fait des questions, n’est-ce pas ? En plus je n’ai même pas les réponses, juste des constats. Ils sont peut-être faux, peut-être partiellement biaisés mais peut-être pas. A vous de voir.

Je vais vous parler de moi, mais j’aimerais que vous aussi vous vous interrogiez sincèrement. Que vous de me donniez vos ressentis, votre opinion et que vous jaugiez votre liberté par rapport à la sexualité et à la nudité.

Suis-je capable de rire avec la sexualité ? Où en est ma morale par rapport au porno et aux pulsions sexuelles ? Suis-je vraiment capable de parler de cul comme je parlerais d’un resto, d’une partie de carte ou de la coupe du monde d’un sport à la con ?

1984 de Orwell, pornographie et playa. Le cul est-il libre de s’exprimer ?

Cette interrogation, même si elle n’est pas récente pour moi, logique vu mon taf, est devenue presque essentielle suite au télescopage de 3 petits faits qui ont eu lieu pendant mes vacances. La lecture de 1984 de Georges Orwell, ça claque, non ? L’observation de mes congénères sur une plage publique familiale, et oui, ce n’était pas la baie des cochons au Cap. Et le port en public de tee-shirts porno de nouvelle bande qui sont jugés obscènes par « les standards de la communauté ».

1984 d’Orwell : l’érotisme, le cul pour rester humain

Oui j’ai, enfin, lu 1984 de Georges Orwell, je ne vais pas vous le résumer, il mérite d’être lu. Mais, perso, au-delà de ce que tout le monde en dit ; la surveillance, le double langage, la perte de repère et le jugement non-dit ; j’ai personnellement été surprise de voir à quel point l’érotisme, la sexualité était un levier important d’oppression pour « le parti ».

Le sexe, l’érotisme, l’originalité ou toutes formes de comportement pouvant « éveiller des soupçons » sont fortement mal vu et risque d’attirer l’attention sur vous de la police de la pensée (correcte). Le sexe n’est que copulatif et surtout on ne doit y trouver aucune satisfaction, encore plus si vous êtes une femme.

Le cul, la bonne baise, le porno, l’érotisme sont tolérés pour les ouvriers, les gueux, les bouseux, mais bon, c’est parce qu’ils n’ont pas la capacité à être plus que des miséreux. Ils doivent se cacher mais y a une tolérance.

Sympa non ? À ce sujet, comme l’utilisation du sexe et de l’érotisme par le personnage principal est quand même prégnante dans le roman, je me demande bien pourquoi personne n’en parle ? Comme dirait M. Cyclopède (Desproges) « Étonnant non ? »

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L’observation sur la plage : welcome in 1960 !

On va faire simple, en 15 jours de plage j’ai vu en tout et pour tout 3 autres femmes faire du topless, avec moi nous étions 4 ! Sur une petite centaine de meufs, ça ne fait pas énorme quand même. Pour compléter le tableau, le niveau de couverture des maillots de bain portés me semble faramineux.

On est plus sur des maillots que portait ma grand-mère en 1990. A la même époque, les femmes de 20 à 50 ans portaient des strings ou des tangas. Cette année j’en ai vu 3 en 15 jours, dont le mien !

Cherry on the cake, j’ai vu des minottes de 5 – 6 ans en maillots intégral ou avec un soutif ! Mais bordel, y a pas de nichons à 6 ans ! Je sais que je suis vieille (40 ans et +), mais y a pas si longtemps les gamins étaient encore en bas de maillot ou à poil, non ?

Pour ceux qui vont dire « oui mais maintenant y a plus de pervers », vu la plage, vu l’ambiance très famille, ça aurait dû vous rassurer. Bon ok 70 % des violences sexuelles sur mineur 0-10 ans (1) sont faites dans le cercle familial ou proche mais c’est pas grave ! Il faut couvrir ce sein qui n’existe pas !

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concernant ce dessin je dois avouer que le dernier 2020 je l’ai pas trop vu. grosse majorité de 1960, 2000 et 2010

Pour l’anecdote, j’ai porté une fois un de mes maillots de salope, et encore un soft, j’ai fait sensation ! D’ailleurs, un matin j’ai été très courtoisement remercié par un pêcheur. Par contre je vous dis pas les regards courroucés de la plupart des hommes et femmes sur la plage.

Après 15 jours de playa en assumant mon corps avec un bas de maillot large, pas de soutif et sans jouer la provoc, mon ressenti est le suivant :

Il faut apprendre à se cacher, il faut apprendre à effacer toute trace de corps, je parle pas de sexualisation, juste le corps. D’ailleurs j’avais la sensation que leurs corps les embarrassaient, qu’ils en avaient honte, qu’ils ne savaient pas vraiment quoi en faire.

Et si juste on le laissait tranquille ? Si, simplement on acceptait d’avoir le corps qu’on a (je parle pas d’esthétique) et que la plage en maillot, ou à poil, c’est plus sympa qu’en combi et moonboots, sauf en Bretagne bien sûr.

En bref, on était pas loin des cabines de plage de Deauville et des maillots de 1930 (2) que de la playa del sol et des micro strings des années 80/2000

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Porter en public des tee-shirts X NouvelleBande

La cerise sur le gâteau arrive. Pendant ces vacances j’ai eu la chance de porter et d’expérimenter les tee-shirts d’un mec un peu fou, NOUVELLE BANDE. C’est des tee-shirts, sweats, mugs et autres ultra provocants, éminemment sexués, outrageusement obscènes.

Le pire, c’est que ce n’est même pas leur coupe qui est comme ça, mais ce qui est écrit dessus ! L’idée c’est de reprendre des slogans ou des marques super connues et de les détourner. En somme, une des bases de l’humour, le détournement.

CANAL + devient anal +, Bed & breakfast se transforme en baise & breakfast, uber eats en uber pipe et chupa chups en suce bite et y en a bien d’autres. Alors oui c’est pas fin, c’est en effet lourd et potache. Mais personne n’a dit que l’humour devait être réservé aux abonnés de téléramASS ou des feux de l‘amuuuur (coucou mémé).

Pour les écolos audacieux, y a quand même un tee-shirt contre le dérèglement climatique. Je vous laisse aller le voir

Toujours est-il que d’après vos réactions et le regard de certaines personnes, porter ce genre de tee-shirt, l’anal+ est vraiment excellent, en pleine rue de Biarritz, de Saint Jean de Luz ou à Marseille semble être relever de l’insulte ou défi irréalisable pour certaines personnes.

J’ai eu droit à trois grands types de réaction :

  • L’absence de réaction, un gros 50 %. Tu parles une heure, en tête-à-tête, avec quelqu’un en portant un tee-shirt chupa « suce-bite » chups et tu vois qu’il ne capte rien. Ça en dit quand même long sur le travail d’Affelelou ou sur l’absence de présence des gens à leur environnement.
  • Les regards plus ou moins outrés, un bon 30%. Ça va du regard noir ou méprisant jusqu’au reproche dit clairement, genre « vous n’avez pas honte d’insulter vous – les autres ? »
  • Les plus ou moins bienveillants, environ 10 %. Dedans je classe quand même les « du coup y a moyen de moyenner ? », les interrogatifs « mais why » et ceux qui clairement te disent que tu es trop forte

statistique faite par l’institut « au doigt mouillé dans ma culotte » 2024

Des réactions outrées ou bienveillantes qui m’interrogent

Je comprends les réactions, je fais comme vous et en plus c’est aussi fait pour ça, mais ça m’interroge. Pourquoi ne sommes-nous pas choqués, en positif comme en négatif, face à un tee-shirt NIKE qui pourtant fait (ou a fait) travailler des milliers de gens dans des conditions indécentes ? Pourquoi ne réagissons-nous pas de la même manière face à un tee-shirt Intermarché dont la flotte de pêche détruit la source de la vie sur Terre ? Ou un spinnaker BNP sur un voilier ?

Si on réagit, positivement ou négativement, c’est que ça nous touche, c’est qu’on trouve ça remarquable, donc que le cul n’est pas pris à la rigolade, que ce n’est pas devenu un classique, ce n’est pas devenu du banal. Par contre NIKE, BNP, Intermarché ou autres, et la logique qu’ils véhiculent, sont eux devenus banaux, normaux. Vous ne croyez pas qu’il y a un souci ?

Mention spéciale pour ceux qui croient que parce que tu portes un tee-shirt ANAL+ ou Uber Pipe, tu vas vouloir sucer le premier couillon venu, voire que tu pratiques la socratisation impromptue ou la fellation à toute heure. Et bien pas du tout !

Quand vous voyez un gars avec un tee-shirt de Batman, vous croyez que c’est un « dark knight » ? Si quelqu’un arbore fièrement un sweat meilleur papa-maman du monde, vous le croyez sur parole, vous ? Vous croyez qu’il est génial H24 ? Quid du gars fan de vélo avec son bob Justin Bridou, vous croyez que c’est un sauciflard ?

La réponse est en général non, alors pourquoi quand on porte un polo SALOPE, vous réagissez différemment ?

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Si vous aussi vous adorez ce genre d’humour, je vous conseille d’aller voir tous les modèles dispo sur nouvellebande.com code CHARLIE10 si vous voulez profiter d’une réduction de 10% sur vos achats

Le cul est il libre de s’exprimer sur la place publique ?

Hélas, mon sentiment est que non, pas du tout. On a beau nous raconter sur les réseaux ou dans les mass médias que la pornographie envahit notre espace vital, qu’on sexualise tout (ce qui n’est pas faux), il faut aussi voir que la masse, vous et moi, reste encore, voire peut-être de plus en plus, très morale et très pudique, voire pudibonde.

On est encore très loin de considérer le corps, la sexualité comme quelque chose de naturel, de normal. D’ailleurs, depuis Desproges, je dirais qu’en plus de ne pas pouvoir rire avec n’importe qui comme à son époque, on peut rire de moins en moins de tout et clairement plus rire de tous, même pas de soi-même !

Parce qu’au final c’est un comble, j’assume parfaitement d’être une salope, d’aimer l’anal, d’aimer me faire bouffer le clito ou de sucer une bonne grosse queue (une queue melba, un délice pour connaisseur), mais je ne peux pas le montrer, je n’ai pas le droit de l’exprimer librement.

C’est exactement comme dans 1984 de Orwell. Il y a des interdits non définis. Le plaisir sexuel, l’érotisme, une forme, très soft, d’excentricité, de non normalité ne sont pas explicitement interdits mais « ça peut éveiller des soupçons». Trop de soupçons, comprendre de non normalité, vont intéresser la police de la pensée, ce qui aboutit toujours à votre vaporisation…

La blague, c’est que la police de la pensée, bien sûr que c’est l’État, bien sûr que ce sont les réseaux sociaux et leurs succulents « standards de la communauté » et autres algorithmes, mais c’est aussi vous et moi. C’est nos regards, nos offuscations, nos ligues vertueuses de gauche ou de droite, notre jugement sur les autres et sur nous-mêmes. La milice de la pensée ce sont nos peurs et notre dérisoire acceptations de l’Autre dans toute sa différence et sa complexité.

Montrer son Q pour ne pas créer cette folie

Alors on ne peut plus rire du cul, de la sexualité, mais a-t-on déjà pu ? On ne peut plus rire de la mort, de la souffrance. On ne peut même plus rire de soi et de ses petites faiblesses. De quoi pouvons-nous rire alors ? Uniquement de ceux que le « parti » nous dit qu’ils sont moquables. Comme dans 1984, les ennemis d’un jour, les ennemis choisis, pour un temps, par la police de la pensée.

En 1930 tous le monde injuriait les judéo-bolcheviques, en 2024 ce sont les islamo-gauchistes et les bobo-écolo-wokistes. De tout temps ça a été les putes, les sorcières, les filles de petites vertus. Des femmes libres (l’esclavagisme sexuel n’est pas de la prostitution), des femmes non assujetties à un mâle, à un pater noster moralisateur qui leur dit quand et avec qui ouvrir les cuisses.

Pour moi le télescopage de ces trois actions ; lecture de 1984 + les tenues de plage + le port de fringues provocantes ; m’ont fait tirer les conclusions suivantes:

  • Notre relation au corps, au sexe, à la nudité, à la sexualité et aux plaisirs sexuels en général est de plus en plus problématique.
  • Les voix majoritaires qu’on entend sont celle des « vertueux », des voix morales en partie parce que les autres, les Thinkerview, les QG, les Mediapart et autres média « indépendants » (ce qui ne veut pas dire neutre) sont soit peureux, soit ignorant de la morale qui les engluent, soit carrément pudibond.
  • L’ensemble du travail que je fais (avec d’autres), que ce soit les show cam, les vidéos X, le podcast érotique et autres, est bien plus utile que ce que je veux me l’avouer. Je vais donc redoubler d’efforts pour vous proposer des vidéos de cul décalées, de l’érotisme pas bon marché et des articles entre éducatif mêlant philo et porno.
  • Que si on s’interdit de rire, de soi ET des autres (3), on va vite commencer à se taper sur la tronche. La folie de l’autre, comme la sienne, n’est supportable que si on s’en détache. Ça se fera par le rire ou par le cri.

On a le droit de ne pas aimer, on a le droit de ne pas regarder, d’en discuter mais sommes nous obliger de censurer ? De prendre tout au tragique et d’interdire ? Ne pouvons nous pas tourner la tête, ou (un peu) rire de la folie présumé de l’autre ?

Pour ne pas participer à 1984 : RIONS !

Osons porter des tee-shirts bien cons, osons rire de soi, des autres, des morts et des vivants, des puissants et des crèves la faim ! Rions de tout et de tous, parce que nous sommes géniaux et « cono », parce que ce monde est superbe et que nous le détruisons, parce que la vie est trop courte pour ne pas rire de sa blague. Surtout, rions de tous et de tout parce que sinon nous sombrons vraiment dans le monde de Orwell ou dans la vision de Ionesco…

Où il n’y a pas d’humour, il n’y a pas d’humanité, où il n’y a pas d’humour, il y a le camp de concentration.

Eugène Ionesco

PODCAST érotique autour du sujet

La vie suit ses règles mais en général s’affranchit du « pot de fleur » dans lequel on voudrait, nous les sapiens, la ranger. De la vie il y en a à foison dans cette petite nonne qui va « un peu » perturber ce couvent

Notes et liens intéressants

  • (1) Violence sexuelle sur les mineurs. Source STATISTA 2019 https://fr.statista.com/statistiques/1227212/violences-sexuelles-enfants-france-lieu-premiere-fois-age/
  • (2) L’histoire du maillots de bain https://www.celles-qui-osent.com/histoire-maillot-de-bain-feminin/
    Le musée du bikini (en) https://bikiniartmuseum.com/en/history
  • (3) Si on n’est pas capable de rire de soi mais uniquement des autres c’est que nous n’avons pas d’humour, juste nous sommes moqueur, jugeur, censeur et, à terme, des petits dictateurs de bistrots. Inversement rire uniquement de soi relève soit de l’égocentrisme forcené, soit du sacrifice christique qui est un rien ridicule en plus d’être inutile comme nous le prouve l’action du mec en string qui sèche sur une croix depuis 2024 années.

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